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 La Havane,
Cuba
Fraise et chocolat (Aléa) L'envie nous avait pris ce jour-là d'aller manger une glace chez Coppelia dans le Vedado. Vite un avion ! nous voici au cœur de la ville chez le célèbre glacier, en train de déguster la fameuse glace fraise et chocolat (mélangés, sachons-le bien !) et de nous prendre pour les deux héros d'Aléa. Pas mal pour humer l'air de la ville, goûter son esprit et se rendre compte de ce que donne le castrisme entaché d'embargo ! Pèlerinage oblige : nous irons voir aussi la maison où fut tourné le film, avec ce beau portrait du Che dans l'extraordinaire volée d'escalier… et ces fenêtres cloisonnées où pend le linge, entre deux plantes grimpantes.
Notre agent à La Havane (Greene) La vieille ville, la très coloniale
place d'Armes, le Palacio municipal ou celui du Segundo Cabo, l'hôtel
San Isabel, la très " renaissante " place Vieille, le couvent St
François d'Assise dans les contreforts duquel les enfants jouent à
cache-cache, les musées, le Capitole, le cimetière Christophe Colomb :
les lieux chers au vieux Graham sont tous présents et ça et là, à
l'angle d'un café, Floridita, Ambos Mundos ou Bodeguita del Medio,
l'ombre d'Hemingway sirotant un daïquiri ou un mojito -prononcez
morrito - veille sur nous. Au capitole, les photographes d'autrefois,
rendus célèbres par leur passage dans Faut Pas Rêver, derrière leurs
appareils à soufflet, font de nous des photos retro : un petit passage
dans le révélateur et nous voilà croquées pour l'éternité !
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La Douleur du Dollar (Valdès)Zoé Valdès nous avait prévenues : à La Havane, les immeubles menacent ruine et s'écroulent. Assises sur un banc du Paseo del Prado, belle promenade ombragée, nous regardons la vie du cours.
On nous demande de nous lever en hâte : l'immeuble, derrière nous, emmitouflé dans ses échafaudages, pourrait bien nous tomber dessus. Sur le Paseo encore, ces superbes Licra fluo adorés des femmes, caleçons, combinaisons, tee shirts : ils font fureur.
Plus près du corps que ça, tu meurs ! Un vrai défilé de mode (haut en) couleur locale !
Avant la nuit ( Arenas) C'est aujourd'hui le jour des Rameaux. La Cathédrale est ouverte. Les rameaux ici ne sont pas faits de buis, mais de grandes palmes de canne à sucre que les fidèles balancent au dessus de leurs têtes : on se croirait dans un champ sous la brise. C'est superbe ! Sainte Barbara et Saint Lazare, les s aints de l'île peuvent se réjouir dans leur niche respective ! Au dehors, sur le parvis, un des inévitables orchestres cubains swingue depuis l'aube. Cuba est musique et danse, toujours et partout… Dans les Caraïbes, malgré les limites économiques, l'heure n'est point à l'amertume. C'est en rêvant qu'on fume Partagas, Montecristo et Cohiba.
Paradiso (Lezama Lima) Un paradis : heureuse définition pour cette ville où les belles américaines des années 50 se pavanent dans les rues ! Vertes, jaunes, rouges, retapées avec soin et sans cesse, elles sillonnent la ville et font la légitime fierté de leurs propriétaires. Un seul rival : le camello, ce long bus bossu, bondé, populaire et rose qui va et vient sans relâche avec sa charge d'âmes, entre la cité et le front de mer, le Malecon, cette si longue croisette, dont les maisons, certes cariées, ont encore si belle allure et promettent, après restauration, une nouvelle et fastueuse jeunesse. C'est là que les Havanais passent leur dimanche, enlacés, rhum blanc à la main, le regard fixé sur la mer, laquelle, parfois, traverse avec panache et sans vergogne la chaussée
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