
Lundi 21 décembre.
Des dizaines de tapis sont étendus dans les salles d'embarquement de
l'aéroport de Karachi. Les fidèles, vêtus de blanc font la prière à
genoux. Me voilà déjà bien dépaysé !!! Yves taille la route pour
récupérer nos affaires et je lui emboîte le pas. Pendant l'attente des
sacs, je file changer 150 dollars et récupère 7070 roupies, ce qui
nous fait un francs pour 9 roupies. En gros, si on veut acheter, on
divise par 10 et on ajoute un peu. Je planque la grosse liasse de
roupies ainsi que trente dollars en petite coupure dans la pochette
ventrale dissimulée sous mes vêtements. Le reste de l'argent se trouve
enfoncé dans une ouverture de la doublure de mon pantalon, pas de
risque d'être volé, sauf si on me pique mon futal !! Les sacs au dos,
deux autres sacoches à appareils photos en bandoulière, nous
franchissons les portes extérieures pour nous retrouver dans une foule
grouillante de chauffeurs de taxi, de rickshaw et de porteurs de
bagages. C'est fou comme les aéroports d'Asie se ressemblent,
lorsqu'on franchit les portes extérieures !!!

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Après nous être frayés un chemin très énergiquement jusqu'à la route,
nous éprouvons le besoin de respirer, de sentir le pays… Il doit faire
une dizaine de degrés à tout casser et on sent très bien l'humidité
ambiante. Il est 5 heures du matin. Nous nous retournons au bout de
quelques dizaines de mètres pour découvrir le magnifique bâtiment
moderne de l'aéroport. A l'écart des taxis, mais pas des escadrilles
de moustiques, nous nous préparons tranquillement pour la suite des
événements.
Couteaux suisses et pinces à la ceinture, ponchos et pharmacie sur le
dessus des sacs, dictaphone en poche, nous prenons un cachet contre le
palu et nous voilà fin prêts à affronter les chauffeurs.
Trois d'entre eux nous ont aperçus et viennent à notre rencontre, nous
allons pouvoir négocier sans nous presser, dommage pour eux !
Après avoir choisi le moins cher (200 roupies), nous partons en
direction de la gare ferroviaire de Karachi.
Le taxi avance dans la nuit, il roule à gauche et nous ressentons
nettement la fatigue. Le chauffeur nous assaille de questions en
anglais, est-on musulmans, d'où vient-on, que vient-on faire au
Pakistan. Il nous demande vite si nous voulons de la drogue, du
hachisch, de l'héroïne, etc... Nous quittons les larges avenues pour
nous engager dans des ruelles plus étroites et plus sombres lorsque le
conducteur tourne à gauche pour s'arrêter sur le bas coté. Deux
militaires en armes sortent de la pénombre. Qu'est-ce que c'est que ce
bordel encore. Le soldat me fait signe de descendre du véhicule à
travers le carreau. Je jette un coup d'œil à Yves, ses sourcils sont
froncés et il interroge méchamment du regard le chauffeur. Je sors
pour le moins inquiet et le militaire écarte mes bras en croix pour
commencer une fouille en règle… - Le soldat : Passeport ? Je le sors
de ma pochette et lui tends. C'est à peine s'il l'ouvre pour me le
rendre immédiatement… Il plonge alors sa main dans ma pochette
ventrale et commence à fouiller. D'abord surpris, je lui attrape les
poignets pour faire le ménage à sa place mais il m'écarte violemment
les bras à nouveau. Le voilà qui sort mes dollars un par un pour me
les rendre ensuite. Tout le fric quitte la poche ventrale pour arriver
chiffonné dans celle de ma fourrure polaire… Je surveille ses mains
mais l'angoisse me gagne et appelle Yves qui engueule le chauffeur et
son acolyte. Il sort aussitôt et s'interpose virilement en lui
demandant ce qu'il se passe. Le soldat, surpris par tant d'audace
recule d'un pas puis saisit les deux mains d'Yves et les sert
chaleureusement en souriant "no problem, no problem, welcome, you can
go"… Je n'y comprend rien… Nous retournons nous asseoir à l'arrière du
taxi puis repartons interloqués vers la gare.
Furieux de ce qui vient de se passer, je demande très fermement au
chauffeur: - N: Pourquoi avez-vous stoppé ici ? - Le chauffeur: Police
Pakistanaise, fils de pute, beaucoup corruption au Pakistan, beaucoup
problèmes. C'est alors qu'un autre policier barre la route, le taxi
ralentit… Ce n'est pas possible, nous avons à peine fait cent mètres !
Le fonctionnaire est au milieu de la route, les bras levés. Le
conducteur appui sur le frein et glisse par la fenêtre un billet dans
la main du flic puis repart sans dire un mot sur les chapeaux de roues
! - Y: Sans commentaire - N: Tu m'étonnes, quel bordel ici. - Y: En
fait, les plus dangereux, ce sont les flics et l'armée. Faut qu'on
fasse hyper gaffe, ils te foutent de la drogue dans ton sac au moment
d'une fouille et après ils t'alignent. Il faut qu'on vérifie le
contenu de nos sac régulièrement. - N: Okay. - Y: D'ailleurs, t'es sûr
qu'il t'a rien pris le flic, en te fouillant ? Tu as bien regardé ses
mains ? - N: Ouais, je crois. - Y: On arrive à la gare. - N: Encore
une autre galère en vue. - Y: Pourquoi ? - N: Parce que si c'est comme
en Inde, ça risque de ressembler à un immense dortoir, des dizaines de
quais dans tous les sens et le parcours du combattant pour décrocher
un billet et pour trouver ton train. Nous payons avec rage le taxi
puis pénétrons dans la cour des miracles…
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