Nouvelle
Zélande : 10 jours dans l'île du sud -
- 2ème Partie -
Le sixième jour, nous quittons Te Anau pour rejoindre Wanaka. Nous
faisons un petit arrêt à Queenstown. Ensuite, la neige nous empêche
d'emprunter une route touristique. Nous restons donc sur le grand axe,
qui n'en est pas moins joli. Nous longeons la rivière Kawarau,
également présente dans le seigneur des anneaux. Près de Wanaka, nous
roulons dans une énorme plaine surplombée par de magnifiques montagnes
enneigées : un paysage digne des plus belles cartes postales. On
pourrait se croire en Mongolie ou dans le Montana. Mais non, c'est la
Nouvelle-Zélande, dans toute sa splendeur.
Ces montagnes sont bien différentes de l'île du Nord. Alors que dans
le Nord les montagnes sotn d'origine volcanique, ici, dans le sud,
elles sont d'origine tectonique (voir carte géologique).En effet, les
montagnes que nous voyons tout au long de notre voyage sont du aux
mouvements des plaques australiennes et pacifiques. La première, plus
lourde, passe en dessous de la deuxième au niveau de la faille alpine
(située globalement sur la côte ouest de l'île du sud). Ainsi, la
chaîne alpine se forme par phénomène de subduction. Si un spécialiste
en géologie peut affiner cette description très simpliste, il est le
bienvenue ! Dans tous les cas, cela donne des paysages grandioses !!
Nous quittons le lac de Wanaka le 7ème jour pour retrouver ceux de
Pukaki et Tekapo, près du Mont Cook. La route qui mène à Twizel, à 50
km du Mont Cook, est d'une pure beauté. Je crois que c'est mon plus
beau souvenir de ce voyage. C'est immensément beau ; les collines se
succèdent les unes aux autres. La route est en parfait état, et nous
croisons aucune maison sur des dizaines de kilomètres. Les lignes
droites de plusieurs kilomètres de long sont faites pour décourager
les plus vaillants des cyclistes. Mais les paysages sont là pour faire
passer le temps plus vite. La Nouvelle-Zélande nous apparaît alors
dans toute sa splendeur, telle que nous l'attendions avant de venir
ici. Le mot qui me vient à l'esprit : infini. L'infini des paysages
(qui malheureusement s'arrêtent dans les nuages) ; l'infini de ces
routes qui semblent ne jamais s'arrêter et mener à nul part ; l'infini
de notre imagination qui vagabonde de collines et montagnes, de lacs
en rivières.
Nous longeons ensuite le lac Pukaki pour rejoindre le Mont Cook. Là
encore, cette route est splendide. Nous ne verrons malheureusement peu
de choses du Mont Cook du fait du mauvais temps. Finalement, nous
retournons sur nos pas et allons jusqu'au lac Tekapo pour un repos
bien mérité.
Nous avons vu énormément de sites du Seigneur des anneaux (the Lord of
the Rings) aujourd'hui. Ce film est un produit touristique à part
entière ici. De nombreux guides ont été publiées pour localiser les
différents lieux de tournages du film. Ainsi, nous pouvons voyager de
lieu de tournage en lieu de tournage. Certains sont payants (maisons
des hobbits), et il existe même des opérateurs touristiques
spécialisés dans ce créneau. Encore une fois, les néo-zéandais ont
l'art de faire du tourisme ! Ceci dit dans ce cas là c'est tout à fait
justifié. Tout au long de ce voyage dans le sud, nous avons vu
énormément de lieux présents dans le film, et j'avais vraiment
l'impression d'être transporté dans le film, sans pour autant l'avoir
vu auparavant... Les paysages vous transportent dans un univers hors
du commun.
Huitième jour, journée de grand trajet. Nous devons relier
Christchurch (rappelez-vous, ils ont gagné le Super 12 deux jours
auparavant). Les lignes droites sont de plus en plus longues (23
kilomètres pour la plus longue...). P-B, Pierre et Marjolaine passent
l'après-midi dans la ville. Sarianne et moi prenons la voiture pour
visiter la péninsule de Banks. Les montagnes vertes me font penser à
l'Auvergne. Enlevons le lac et on croirait le Puy-Mary... Nous faisons
un petit arrêt au "Maori and Colonial Museum", tout prèt de Akaroa.
Ici sont exposés quelques objets de la culture maorie (bateau, green
stone, habits, armes...) ainsi que les différentes habitations des
Maoris de 1850 à nos jours. Au centre de ce museum en plein air, le
traditionnel "Marae", construction servant de salle de réunion. Les
sculptures ornent ces constructions qui sont remarquables.
Akaroa nous accueille au crépuscule. Ce sont les français qui ont
construits cette ville. Ainsi, la rue principale est la "rue jolie".
Tous les noms de rue sont en français. Les maisons sont très
charmantes. Il s'agit de la plus belle ville que nous ayons vu
jusqu'alors (sans être chauvin). La lumière de cette fin de journée
illumine cette petite ville, les maisons sont originales. Un sentiment
de plénitude nous envahit.
Nous quittons cette ville sous la nuit. Au Backpacker, nous partageons
notre chambre avec Sylvain, un français venu ici pour travailler deux
mois dans la vigne. Sympathique soirée en sa compagnie.
Avant dernier jour. Il est temps que ça se termine. On a fait plus de
2000 km en voiture, à 5, c'est épuisant. J'aimerai tellement sortir un
vélo du coffre, prendre des sacoches et partir arpenter ces routes.
Mais non, on continue notre virée en voiture. Aujourd'hui on traverse
le Arthur's pass National park. Ce parc national doit être magnifique,
mais le temps très pluvieux ne me permet pas de juger... Nous
regagnons la côte ouest, ou une acalmie nous permet de visiter les
roches de Punakaiki, sculptées par l'érosion marine. Nous suivons la
mer de tasman, puis la rivière "Bullers", toujours sous la pluie, ce
qui donne un certain charme à ce trajet. On retrouve le Bush, forêt
dense, que l'on avait laissé dans le Fjordland. Les terres dénudées du
centre, servant de pâturages aux brebis et cervidés, laissent place à
ce bush qui couvrait, il y a une siècle, la quasi totalité du
territoire néo-zélandais (seulement un quart aujourd'hui). La nuit
vient peu à peu remplacer le brouillard sur cette route quasi déserte.
Nous arrivons à Murchison dans le noir pour l'avant dernier Back
Packer !
Dixième et dernier jour. Nous nous arrêtons deux petites heures à
Nelson, le temps de nous ravitailler et de vagabonder dans ces rues en
cette journée ensoleillée. Puis nous nous dirigeons en direction de
Picton où nous prendrons le Ferry demain matin pour rejoindre l'île du
Nord. Avant, une petite route touristique de 30 km le long du bras de
mer "Queen Charlotte". Après une bonne nuit, le Ferry nous attend. il
a une heure de retard, pour cause de mauvais temps... Ca s'annonce
mal. le bras de mer est très calme, protégé par les montagnes. On ne
croirait pas qu'une mer agitée nous attend à quelques kilomèters de
là. Arrivés dans le détroit de Cook, nous comprenons l'utilité des
nombreux sacs en papiers disséminés un peu partout dans le Ferry : ces
sacs sont très rapidement utilisés par les personnes ayant le mal de
mer, pour y entreposer leur déjeuner fraîchement avalé... Les
toilettes sont envahies par des estomacs sensibles, les hôtesses
distribuent les sacs à ceux qui deviennent trop pâles. Pas de doute,
la mer est réellement agitée ! Le Ferry tangue au rythme des vagues et
ne dépasse certainement pas les 20 km/h. Dans notre équipe, c'est
marjolaine qui a vomit. Pierre n'était pas loin, P-B semblait pas trop
mal, Sarianne aussi. Quand à moi, je ne me sentais pas vraiment le
courage à pousser la chansonnette ! J'ai quand même pris le temps de
parler avec un motard. Les motards ne sont pas tellement nombreux ici,
alors quand on en voit un, il faut en profiter. Celui-ci est un "farmer
et a une Yamaha XJR... La moto qui me fait tourner la tête à chaque
fois que j'en voit une dans la rue ! Il a 700 vaches laitières au nord
de Wellington... Je lui explique que mes parents sont aussi des
farmers, mais que 30 vaches laitières sont suffisantes. Il essaye de
ne pas trop sourire. Mais ce qui surprend le plus les néo-zélandais,
c'est quand je leur dit qu'on a aussi 150 brebis à côté. Alors là, il
rigole carrément ! 150 brebis, comment est-ce possible ? En
Nouvelle-Zélande, c'est minimum 1000 ! On poursuit la conversation
autour de la moto, pour essayer d'être sur un même pied d'égalité !
Après trois heures de traversée, nous arrivons à Wellington, capitale
de la Nouvelle-Zélande !
Nous avons un peu de temps devant nous alors nous allons visiter le
musée Te Papa, qui nous fait voyager à travers la Nouvelle- Zélande et
sa culture maorie et Kiwi. Très intéressant, mais les jambes sont
lourdes et nous ne restons pas plus de deux heures. Dernière étape :
le bus. 10 heures sur les routes serpentées de l'île du Nord (dont une
partie était fermée la veille à cause de la neige) pour arriver à 7
heures du mat' à Auckland. Fin du voyage.
En résumé, l'île du sud est sans contexte la plus belle des deux îles.
Les paysages sont grandioses, il n'y a pas grand monde, peu de
personnes fréquentent ces routes en hiver, la faune est d'une très
grande richesse et originalité, tellement différente de ce que l'on
peut trouver chez nous. Contrairement à l'île du Nord, l'activité
volcanique est très faible (voir inexistante). On ne trouve pas comme
dans le nord des sources chaudes, des jeysers ou autres fumerolles.
Alors que le Nord ressemblerait plus à l'Auvergne, le sud se rapproche
plus des Alpes (comparaison toute relative, évidemment).
Ces dix jours passés dans le sud ont été fabuleux. Mais voyager en
voiture est épuisant ! J'aurai tellement préféré avaler ces 3000
kilomètres en vélo, bouffer le bitume et déguster ces paysages sur ma
bécane. Ce sera pour bientôt. Je me contenterai alors de l'île du
Nord, qui a également énormément de charme.
En revanche, contrairement à ce que l'on peut penser, la
Nouvelle-Zélande (et spécialement le sud) n'a rien de naturel. Elle
est on ne peut plus humanisée. Même si la densité de population est
très faible (des kilomètres sans croiser une maison), la présence de
l'homme se voit partout. Des barrières, des milliers de kilomètres de
barrières. Impossible de faire une balade hors des sentiers
touristiques, les fils de fer vous arrêtent et vous montrent le droit
chemin.
Comme j'y suis, petite leçon d'écologie. On voit la Nouvelle-Zélande
comme un pays vert, écologique par excellence (c'est tout du moins ce
que je pensais avant de venir). Je ne pense pas que les Néo zélandais
soient mieux que les autres de ce côté là. Les transports en commun
sont peu "communs", ce qui oblige les néo zélandais à utiliser leur
voiture. les villes sont très étendues : chaque néo zélandais consomme
beaucoup de pétrole. Dans le bus du retour, j'ai été choqué de voir
que pendant ses pauses d'une demi-heure, le chaufeur n'a pas pris
peine d'éteindre le moteur... 2 heures de consommation inutile...
Souvent en soirée, nous pouvons assister dans les rues d'Auckland à un
concert de voiture tunning ,qui doivent consommer bien plus que 20
litres pour 100 kilomètres. Le but du jeu est de faire ronfler le
moteur le plus possible, et donc de consommer inutilement le plus
d'essence possible. Auckland me fait penser au stéréotype des villes
américaines : grosses voitures, gens obèses (l'obésité est un réel
problème de société ici), Mac Donald très bon marché, rayons de Coca
Cola d'une dimension impressionnante dans certains magasins (et très
bon marché également), créatine en vente libre dans certaines grandes
surfaces, énormes camions américains ... Mais à côté de cela,
certaines lois mériteraient d'être suivies : intediction de vente de
cigarette aux mineurs, interdiction de fumer dans les lieux publics
(bars, discothèques en particulier), vente d'alcool uniquement dans
des magasins spécialisés, et interdit aux mineurs...
J'ai discuté aujourd'hui avec Pascale, une prof d'Auckland, d'origine
Néo-calédonienne et habitant en Nouvelle-Zélande depuis l'âge de 15
ans. Elle m'explique que la Nouvelle-Zélande est en train de se
chercher une identité. Pour exemple, la majorité des néo-zélandais
voudraient changer de drapeau national, très ressemblant à celui de
l'Australie. Cette société est jeune, et constituée de nombreux
immigrants venant de tous bords. La Nouvelle-Zélande (et spécialement
Auckland et les grandes villes) est une extraordinaire melting-pot
d'une richesse et d'une diversité formidable. J'explique à Pascale que
je ne m'attendais pas à voir ici une société aussi américanisée.
L'image que l'on a de la Nouvelle-Zélande est celle de ces All Blacks,
qui reflètent parfaitement l'image des guerriers Maoris. Aujourd'hui
les maoris qui font des shows de haka n'ont rien de guerriers. ils
sont tous obèses, à l'opposé de ce qu'étaient leurs ancètres. Mais
leur mode de vie a évolué radicalement et très rapidement. Les Mac
Donald ont très vite remplacé les Moa (grands oiseaux aujourd'hui
disparus qui furent pendant longtemps le met favoris des Maoris). Je
dirai donc que la société néo-zélandaise est en période de transition,
elle se cherche une identité qu'il lui est difficile de trouver dans
tout ce brassage culturel. La culture Maorie me semble être un pilier
très fort. Les traces de cette culture sont omniprésentes sur
l'ensemble du territoire. De même, l'habitat est très particulier
(maisons en bois avec des toits en taules), la politique indépendante
(les néo-zélandais n'ont pas suivi les américains dans la guerre
contre l'Irak). Mais je trouve le contraste entre cette les guerriers
Maoris d'antan et la société actuelle très frappant. Dans tous les
cas, je prends énormément de plaisir à échanger sur ce point de vue là
avec les néo-zélandais que je rencontre, pour essayer de comprendre ce
qu'ils pensent et de voir comment ils perçoivent leur propre société.
Les discussions sont toujours très intéressantes. Ce point de vue est
évidemment très personnel. Cela n'engage que moi et je pense que ce
discours va évoluer pendant les prochains mois, spécialement lors du
périple à vélo, où j'aurai plus l'occasion de rencontrer Dame
Nouvelle-Zélande. En effet, Auckland n'est pas caractéristique du
pays, et ce que l'on voit ici n'est pas à prendre pour une généralité
dans l'ensemble du pays.
[ extrait du site :
http://j.leblay.free.fr
]
[ Tous les
livres de
voyage sur cette destination dans notre librairie ]
[
Opodo
: billets d'avion souvent moins chers
qu'ailleurs chez Opodo ! ]
|