Andasibe,
Madagascar
Il en est sans doute des villages comme des êtres humains : on peut en tomber amoureux !
C’est ce qui m’est arrivé à Andasibe, bourgade de l’Est de Madagascar.
Lové dans ses rizières, Andasibe, aujourd’hui privé de sa voie de chemin de fer et de sa vieille micheline, est sur la RN2, cette route tout en lacets qui relie Antananarivo, la capitale malgache, à Tamatave (Toamasina), principal port de commerce de la Grande Ile.
Après l’aridité des Hautes terres, nous sommes là en pleine foret tropicale, dans une luxuriance de toute beauté percée des cris aigus des Indri-indris, makis, Aye-Aye et autres lémuriens. La route est magnifique en diable, très tortueuse. Dans le replats des montagnes le riz pousse, verdoyant.

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Puis, soudain, au détour du chemin, un peu en retrait de la route principale, paraît un village de bois, avec des allures à la fois de Western et de bidonville de campagne.
C’est Andasibe.
Avec son étonnante rue principale toute bordée de maisons de bois, pauvres, humbles, aux balcons cependant colorés où grimpent des arbres fleuris.
Avec ses rues de terre battue entre l’ocre et le jaune.
Avec son industrie du bois et ses scieries.
Avec, sur la colline, son émouvant petit musée rural du 18ème siècle qui expose instruments de travail et autres objets ethnologiques…
Avec sa petite église bancale et son temple géant où le pasteur dirige une chorale d’enfants swinguant, chantant le Christ naissant avec une ferveur candide et jolie, tandis que dehors les flonflons d’une modeste fête foraine attirent les passants.
C’est jour de Noël. Des jeunes filles flânent le long des rues sous leur ombrelle-parapluie, dans leur robe amidonnée, enrubannée. Des enfants faméliques baladent leurs grands yeux angoissés.
Des vieilles et des vieux aux si beaux visages burinés et ravinés de chaleur et de peine s’attardent...
Des femmes s’activent encore, malgré la trêve… La vie, la survie ne connaît point de distraction et les bouches à nourrir ne croient pas vraiment au Ciel.
Même aujourd’hui la faim tenaille
Et ce n’est pas John Wayne sur son cheval qui déboule au coin de la rue sombre, au coin de l’hotely (petit restaurant local), mais un attelage de zébus en route vers les champs sous la houlette d’une villageoise…
Les bicoques sont toutes de guingois. Les pluies ont défoncé les rues. Le dernier cyclone a dévasté nombre d’habitations. L’industrie locale se meurt et les forêts d’arbres du voyageur sont calcinées pour avoir fourni le charbon de bois quotidien… La vie est, certes, rude à Andasibe, en cette terre de misère que n’abreuve aucune politique économique déterminée.
Andasibe, la digne, Andasibe, la belle en ses haillons, tu m’as bouleversée !
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