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Voyage Madagascar
Par Jean-marie Gree

Voyage MadagascarCette année, j'avais quoi qu'il arrive décidé de retourner en Afrique. J'avais d'abord retenu la Namibie, mais finalement, ce sera Madagascar que beaucoup de monde me recommande. L'île a eu une histoire mouvementée, sa population est le fruit de migrations venues d'Indonésie et d'Afrique, ce qui lui donne sa singularité culturelle.

A partir du 16ème siècle, différents royaumes se partagent la Grande Ile : les Merinas installés dans les Hautes Terres au centre de l'île , les Sakalavas à l'ouest , les Betsimisarakas dans l'est, plus une multitude de petits royaumes disséminés un peu partout sur l'île. La France annexe Madagascar en 1896 et un état colonial se met en place. L'indépendance a été proclamée en 1960 et depuis cette date, plusieurs pouvoirs se sont succédés sans jamais réussir à développer économiquement l'Ile. 


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La corruption est omniprésente et seule une frange infime de la population a su s'enrichir au détriment de la majorité, ce qui fait que Madagascar est aujourd'hui l'un des pays les plus pauvres du monde, malgré des richesses naturelles non négligeables et un potentiel touristique très important. L'avantage pour le voyageur est de découvrir un pays authentique, une population chaleureuse et accueillante, visiter Mada est encore une aventure. Madagascar est la 4ème plus grande île du monde, sa superficie égale celle de la France et du Bénélux réunis, difficile d'en faire le tour en 15 jours ! Alors va pour le sud et la descente de la Nationale 7 locale. L'objectif est Tuléar. Remontée en avion sur Tana pour finir sur la côte est et la région de Tamatave. 

Août 2001.
Arrivée après 11 h de vol à l'aéroport de Tananarive. En fait, on dit Tana, ça arrange tout le monde ! Ici c'est l'hiver, il ne fait pas très chaud car en plus nous sommes à 1500 M d'altitude. Direction Antsirabé à 2 heures de route. Il s'agit d'une ancienne ville thermale qui a eu son heure de gloire pendant la présence française. La ville est paisible, avec ses pousse-pousse ( héritage des chinois venus construire routes et voies de chemin de fer au début du siècle ), on peut visiter dans les environs 2 lacs très jolis : le lac d'Andraikiba et le lac Tritriva, enchassé dans une caldeira avec sa forme similaire à celle de l'Ile. Nous avons eu la chance d'assister dans un village à une cérémonie importante de la culture Mérina : le retournement des morts qui comme son nom l'indique consiste tous les 5 ans ou 6 ans à ressortir les corps des caveaux afin de rajouter un linceul propre autour d'eux et à les changer de place dans le caveau. La religion en fait est basée sur le principe du culte des ancêtres. La cérémonie est joyeuse , festive et réunie énormément de monde. 

Puis nous descendons jusqu'à Ambositra, la capitale de l'art du bois : de nombreux objets en bois à acheter ( magnifiques boîtes avec marqueterie ) et une jolie bourgade à visiter. Nuitée à Fianarantsoa et direction Ambalavao. Cette ville est célèbre pour son marché aux zébus et pour la fabrique du papier antaimoro, fabriqué à base d'écorces d'arbres sur lequel on insert des fleurs.Ne pas manquer la ballade des lémuriens, petit animal extraordinaire, endémique à Madagascar. Nous quittons les Hautes Terres pour rejoindre le parc de l'Isalo et son décor de western, ses roches majestueuses où se nichent des jardins botaniques naturels et luxuriants. Le mieux est de passer une nuit ou deux en campement dans le parc. Très belles ballades variées à faire avec des guides locaux qui vous expliqueront la faune et la flore. Un peu plus au sud, nous traversons Ilakaka, "l'eldorado", le pays du Saphir. Etrange capharnaüm où s'entassent des milliers de personnes qui ont tous l'espoir de faire fortune. L'endroit n'est pas très rassurant, et nous continuons jusqu'à Tuléar. Cette dernière n'a pas beaucoup d'intérêt; il vaut mieux remonter la côte vers le nord et après 30 km de piste tortueuse , on arrive dans un petit coin de paradis : Ifaty. 

Il s'agit d'un petit village de pêcheurs Vezo situé sur un lagon protégé par la barrière de corail. L'endroit est retiré, pas trop touristique, un havre de paix qui fait du bien après la semaine passée : 30 ° à l'ombre, eau à 26 °, des palmiers qui tombent dans l'eau, la carte postale quoi !. On peut y plonger , et surtout passer une journée en pirogue avec des pêcheurs, avec langouste et poulpe grillés au déjeuner, c'est aussi ça les vacances ! Envol de Tuléar et retour à la case départ pour reprendre la route direction Tamatave. Changement de décor une fois de plus, la région est plus humide avec une végétation plus dense. On peut s'arrêter à la réserve de Mandraka : on y voit une partie de la faune de Mada ( caméléon, geko, lémuriens,python et aussi croco ! ) sympa. Un peu plus loin, nous arrivons à Andasibé et sa réserve de Périnet, célèbre pour sa colonie d'indri, des lémuriens à la taille impressionnante qui ont l'habitude de pousser des cris stridents pour communiquer.Il y a une ambiance "western" ou" ruée vers l'or" dans ce village qui lui donne tout son charme, avec sa gare démesurée de style colonial où le temps s'est arrêté il y a longtemps. 

La canal des Pangalanes relie une multitude de lacs et lagons qui longent l'océan indien. Il fut construit par les français afin de favoriser le transport des marchandises dans la région. Il faut absolument faire la ballade sur 2 jours pour relier Tamatave, avec en prime la visite du Palmarium où l'on peut approcher toutes sortes de lémuriens dans un parc magnifique. Voilà, retour sur Tana pour quelques emplettes, on peut aller notamment au marché de la Digue où l'on trouve tout l'artisanat local ( instruments de musique, masques, statuettes, tissus, etc... ) Très touristique mais pratique pour liquider ses derniers francs malgaches. Encore un voyage inoubliable, on a qu'une envie c'est d'y revenit le plus tôt possible et découvrir le reste de cette île exceptionnelle de beauté, de variété et de chaleur humaine. 

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