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Jordanie Petra
Par Philippe Bichon

Jordanie PetraJordanie : Petra au bout de mon crayon

29 Août

La tentation de découvrir Petra était trop grande, et l'envie trop pressante. Aussi, en regardant la carte d'Egypte, mon oeil était attiré inévitablement par ce petit point sur la carte, au delà du Sinaï. Ne sachant pas trop si je projetterais un jour un voyage en Jordanie, je me laisse tenter..
Louxor-Dahab : 17 heures de bus. Sitôt quitté Louxor, le désert reprend ses droits et le paysage est identique tout le long... Au petit matin je découvre le Sinaï et ses montagnes bien caractéristiques, puis la Mer Rouge.
Puis bus pour Nuweiba, là je bataille un peu pour avoir des dollars US, seules devises acceptées pour payer les 45$ du Fast Boat pour Aqaba. Le temps de manger 2 ou 3 falafels et me voilà à présent sur le ferry vers la Jordanie. Superbe mer d’un bleu magnifique, transparent le long des côtes, avec le désert et les montagnes non loin derrière.


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Déjà sur le bateau, les keffiehs ont remplacé le chèche blanc de la vallée du Nil...
Le soleil écrase complètement la vue sur les montagnes et la plage. Le trajet est assez rapide sur cet hydrospeed et 1h30 après, nous voilà en JORDANIE !

Aqaba est une zone franche. C’est un port très important et frontalier avec l’Arabie Saoudite, et l’Israël et l’Egypte juste en face. La ville que j’aperçois sur l’autre rive de la Mer Rouge est Elat, en Israël.

1 heure d’attente pour récupérer le passeport avec un joli visa pour 10 JD . L’occasion de sympathiser avec Diego, un Mexicain voyageant seul à travers le Moyen-Orient pendant 4 mois. Après avoir bataillé pour le taxi à la gare routière, nous y voilà, en compagnie de 2 Autrichiennes et de 2 Australiennes. Il est clair que la Jordanie semble bien plus riche que l’Egypte, ce qui explique le coût de la vie. D’après le chauffeur de bus, c’est ainsi depuis la «seconde» guerre du Golfe, comme quoi, le malheur des uns fait le bonheur des autres... Le taxi nous enmène à Maan où l’on doit négocier un autre taxi pour Petra et nous voilà dans une limousine Mercedes ! Le paysage est exclusivement constitué de désert et de montagnes.

Quelques heures plus tard, nous voici à Wadi Musa, le village au pied du site de Petra. (Soit un peu plus de 24 heures pour relier Louxor à Petra).
Nous avons tous entendu parler du Valentine Hotel, recommandé par les routards croisés sur la route. Arrivés là, il n’y a pas de «single», ni de «double» donc nous partageons 2 «triples» à 6 : les australiennes et autrichiennes ont du choisir entre le mexicain ou le frenchie ! amusant....
4JD la chambre chacun, c’est un luxe par rapport à ce que je payais en Egypte, mais le standing n’est pas le même : salle de bains à l’intérieur, moquette, serviette... Un vrai hôtel à la française

Petra, cité antique des Nabatéens, qui a atteint son apogée entre le IIème av JC et le Ier ap JC, se présente comme un ensemble de tombeaux creusés à même la roche dans un environnement minéral exceptionnel. Le site a été redécouvert en 1812 par l'explorateur suisse Johann Ludwig Burckhardt. Ici, la beauté naturelle du site a été magnifié par la main de l'homme.

C’est ma 1ère nuit sans ventilo et sous les draps. La température n’est vraiment pas la même... En fait, je ne réalise pas que je suis en Jordanie et que demain, Petra s’offre à moi !

30 Aout 

Le lendemain, à la première heure, avec Diego, mon nouvel ami mexicain, nous descendons au site...Wadi Musa regorge d'hotels jusqu'à l'entrée même du site.
L'entrée est un peu chère, mais peut-on vraiment faire le difficile ?
Je prends la totale, 30 JD (45 Euros en ) pour 4 jours (le 4ème est offert).

A l'entrée du Siq, les premiers édifices annoncent la couleur. ll parait que ça porte bonheur de les toucher les tombeaux des Djinns…
Me voilà donc dans ce fameux canyon...
Trés impressionnant de marcher dans ce défilé trés étroit, enserré entre deux parois de plus de 100 m de hauteur. Par endroits, il y a aussi des statues à fleur de roche, mais toutes inachevées ou plutôt érodées par le temps.
Par exemple, des pieds et des jambes sans corps ! Et partout de petites niches creusées (bétyles) ...
Le défilé est bien plus long que je croyais, et la sortie se fait désirer, surtout que l'on sait sur quoi débouche ce canyon...Pouvait-on réver d'une entrée plus prestigieuse pour cette citée fabuleuse ? On s'attends à chaque virage à déboucher sur la vision la plus connue de Petra... et soudain, 1.3 kilomètres plus loin, le Khazneh apparait....

El Khazneh (le Trésor), le monument le plus fameux de Petra, en impose par sa façade rose de 40 m d'une finesse remarquable, taillée dans une falaise impressionnante.

C’est incroyable de se dire que tout est creusé dans la roche et non bâti, un peu comme en Cappadoce (Turquie). Et c’est sympa de le découvrir de bonne heure, car il n’y a pratiquement personne. Je ne résiste pas à l’envie de croquer cette vision irréelle... j
Je n'ose pas imaginer ce qu'on pu ressentir ceux qui l'ont découvert sans l'avoir jamais vu en photo ni même en film, tel l'explorateur suisse Johann Ludwig Burckhardt qui en 1812 a redécouvert le site après des siècles d'oubli...
Confortablement assis, j'attends patiement que le soleil s'élève et éclaire peu à peu la superbe façade... Une fois de plus j'apprécie le croquis, qui impose de prendre le temps, et permet de s'impregner plus encore des lieux visités. Les jumelles sont très utiles pour détailler l’immense façade dans ses moindres recoins...
Les touristes sont assez peu nombreux en ce moment, une chance pour moi, mais un malheur pour les bédouins qui vivent ici exclusivement du tourisme. La raison de cette fréquentation plutôt faible du site ? La situation en Palestine, car n'oublions pas, Israël est à moins de 40 km...
L’accès à l’intérieur du tombeau est fermé, par une simple barrière...
je ne verrai donc pas la célèbre «Salle du Graal» (référence à Indiana Jones qui passe d'ailleurs tous les soirs dans tous les hôtels de Wadi Musa... !
Un peu plus loin, se dressent des dizaines, que dis-je des centaines de tombes et on atteint le théatre.
Partout, le gré offre des couleurs spectaculaires, de vrais tableaux composés de bleu, de jaune, de blanc, de rouge, de rose et de violet. C’est vraiment fabuleux ! Quand Dame Nature se fait artiste...Tout ceci ajouté aux sculptures incroyables des Nabatéens contribue à la renommée de ce site unique !
Impossible de me retenir de prendre des photos tellement il y a de choses à voir !
Partout des tombes plus ou moins grandes, des creux, des arches... On ne sait plus à certains endroits si ce sont les hommes ou la Nature qui ont oeuvré !

Je remets la visite des grandes tombes à cet aprem’, car elles sont encore dans l’ombre, et me rends directement au «monastère», ed Deir.
J'y retrouve mon ami Diego, 800 marches plus haut, on découvre le Monastère, très impressionnant également, malgré une façade moins sculptée qu’El Khazneh, il en impose par sa taille et sa situation. Nous mangeons face à lui en discutant avec 2 touristes d’Amaan. Plus loin, il y a un superbe point de vue sur les canyons, les montagnes Al Araba et au loin, le désert...

Nous réalisons qu’il est possible de monter au-dessus du Monastère par un escalier creusé dans la paroi dont les premières marches sont peu accessibles. Mais avec un peu de varape, on y arrive sans mal. Une fois au sommet, on réalise vraiment la taille d’un tel édifice et la prouesse de sa construction ! L'urne qui surmonte le Monastère est immense et on se sent si petits...
Quelle impression de se retrouver en haut des colonnes et des chapiteaux, et de voir en bas un âne si minuscule ! Mais une fois redescendus, notre «exploit» est tourné au ridicule par celui de 2 Jordaniens qui montent avec une aisance déconcertante, grimpant sur la façade abrupte à gauche du Deir, pour finir en 2 temps 3 mouvements, pour l’un d’eux, sur la boule de l'urne et y jouer de la flute !



Nous redescendons à la Ville Basse et je découvre les grandes tombes royales, leurs façades roses magnifiques sous le soleil ! La «silk tomb» (tombe de soie) tient ses promesses avec ses couleurs étonnantes autour de l’entrée. Une vraie peinture !
Je rencontre 2 Français (Etienne et Julien) qui arrivent de Syrie après un périple en Thaïlande (!?). Nous restons parmi les derniers sur le site pour admirer les tombes royales rougies par les rayons du soleil couchant... Superbe !
Au retour, le canyon est interminable, la chaleur et les kilomètres à pied parcourus se payent en cette fin d'après midi.

Le soir, les autres visionnent "Indiana Jones et la dernière croisade"...moi je couche sur le papier les trésors découverts cette première journée à Petra...et les yeux fermés, tente de revoir cette pierre colorée si magique...



31 aout



Me revoilà dans le Siq en compagnie de Diego, aux aurores pour ne rien manquer de ce site magique....

On s'arrête pour observer plus en détail les sculptures à même la roche dans le canyon, je me rends alors compte qu'il s'agit d'un d'un homme devant un chameau, on apperçoit nettement le corps des dromadaires même si l'érosion a pas mal altéré l'ensemble... il s'agit donc d'une caravane !

Cela devait être magnifique car on peut aisément penser qu'il y avait d'autres bas-reliefs comme ceux-ci de part et d'autres du Siq.... Le Khazneh, même la 2ème fois impressionne par sa beauté, le découvrir au détour du Siq reste un moment magique...

Puis nous entamons l’ascension vers le Haut Lieu du sacrifice avec de superbes façades colorées. Cet endroit mérite vraiment la peine, d’autant que l’effort est atténué par l’ombre. Mais une fois au sommet, l’ardeur du soleil ne pardonne pas !
Nous profitons des explications d’un guide qui accompagne un couple d’Américains. Il nous montre où le sacrifice avait lieu, le sang étant jeté ensuite sur une statue qui se trouvait sur un petit socle. Le paysage tout autour est magnifique parsemé de tombes rupestres.
Plus loin, une étonnante formation géologique : une espèce de grand champignon géant orné d’un bas-relief , superbe, et un peu plus bas, la fontaine encadrée par 2 Lions assez abîmés par le temps.

Je m'amuse à relever des inscriptions nabatéennes gravées dans la roche.
Elles datent du 1er siècle avant J.C. Encore des tombes, par dizaines, et même par centaines.. Puis j’arrive au Mausolée du Soldat Romain.
Je m’installe pour faire un crobar alors que Diego continue son chemin.

Face à cette tombe se trouve le Triclinium,. Le Triclinium offre le plus bel intérieur du site (surtout composé de façades) avec de magnifiques colonnes et chapiteaux tout colorés de rouge et de rose.

Satisfait de mon croquis, je poursuis ma route en m’enfonçant dans le canyon vers les autres tombes rupestres. C’est splendide !

Dans le lit de la rivière (bien à sec !), il y a beaucoup de lauriers roses et j’avance en espérant trouver la source... Je rencontre alors Foas sur son âne, jouant de la flûte, celui-là même qui, hier, nous a fait une petite démonstration de «free climbing» Il va justement au point d’eau. On discute un peu. Il m’a vu grimper hier et m’a reconnu...
Nous arrivons enfin à la «spring water». L’âne rejoint ses pairs et nous descendons à la rencontre de Mohamed, sa femme et leurs 3 petits enfants. Un vieux se baigne dans le bassin. L’eau est couleur turquoise, la petite cascade chante... c’est vraiment très agréable ! Foas s’assoit pour manger et je fais de même. Il me propose de la nourriture. Je le remercie, mais j’ai mon «panier repas». J’offre du chocolat aux enfants. La petite est très mignonne, mais aussi très timide. Je partage mon concombre avec Foas et il m’offre le thé. Un moment bien précieux, un de plus ! D’autres jeunes viennent se baigner. Moi je dois y aller...

Athalah m’attend pour aller au village bédouin. Nous y montons à pied sous le soleil brûlant, mortel... Tout le monde nous salue et je regrette un peu de n’avoir pas assisté au mariage d’hier soir. Ce village de maisons neuves, dont la plupart sont encore en construction, sans enduit, n’a rien de folichon. Certains chantiers servent même d’enclos aux dromadaires ! Il faut dire que les Bédouins ont été virés du site de Petra il y a une quinzaine d’années et il fallait bien les reloger à proximité, car beaucoup (tous ?) y travaillent.
Mohamed, rencontré à la source, s’occupe de la restauration d’une tombe, Foas est guide et Athalah
vend des pellicules photo ! Le plus souvent dans le siq même, à l’ombre et pas trop cher (3JD, comme en France...). Mais en ce moment, il y a très peu de touristes, à cause de la situation en Israël, selon Athalah.

Enfin, nous nous retrouvons chez lui. Il est célibataire et vit avec son père et sa mère, ses frères et soeurs étant mariés, dont 1 avec une Hongkongaise (ils vivent là-bas...).
Il m’explique que beaucoup de Bédouins sont mariés avec des étrangères, alors que l’inverse est impossible, les filles du village n’étant pas trop accessibles... Son oud est plutôt rustique, mais Athalah arrive à en jouer et il chante très bien. Ce sont des chansons pour la plupart en langue bédouine, très différente de l’arabe.
Puis je lui joue «Lama baada» (mon «passeport» musical...) qu’il apprécie aussi beaucoup. Il ne connaît pas ce chant et veut que je lui apprenne (ce que je fais), puis il me rechante d’autres chansons.
Sa mère nous offre le thé. «Beduin whiskey», me dit Athalah en souriant.
Je montre mes carnets et il veut que je lui fasse son portrait en train de jouer du oud. Avec plaisir, je m'exécute,au son du oud et de la voix d'Athalah. Le musée de Petra est bien sympa, je craque pour l'idole nabathéenne et le chapiteau à le tête d'éléphant.

En plus les gardiens sont sympas et me proposent une chaise, me voilà donc confortablement installé dans la pièce du musée...

01 septembre

Encore un réveil à 6h00 ! Mes adieux définitifs à Diego, puis me revoilà dans le siq. Cette fois, je marche en compagnie de Justin, «ranger» de New-Zealand qui est parti pour 1 an à travers le monde. Il est très sympa, mais part dans le Djebel Arun et moi, j’ai d’autres projets...
Je passe les tombes royales, puis attaque les marches vers le Djebel Al-Khubtha. Je ne croise personne. Une fois en haut, le panorama est superbe et après quelques mètres de descente, je me retrouve au-dessus du canyon, surplombant le Kazneh. Vue magnifique et privilégiée, les quelques touristes ne sont que de petits points tout en bas... Quel pied ! Je ne résiste pas au croquis, ce sera l’occasion d’avoir sa «majesté » en entier. J’attends un peu que l’ombre disparaisse et puis le «Trésor» s’illumine...
En redescendant, je vais voir le tombeau de Sextus Fiorentinus, superbe aussi, mais malheureusement dans l’ombre. Puis je pars à la recherche d’Athalah. Les bédouins me disent qu’il est vers le Kazneh et essaient de me vendre leur trajet à dos d’âne pour aller plus vite, mais sans succès ! Je retrouve finalement Athalah... perché sur un âne ! Donc, j’accepte le «beduin taxi» pour cette fois, car je ne vais pas remonter au village à pieds...
Avant d’aller chez lui, nous achetons quelques trucs à manger à l’épicerie : sardines, tomates, fromage. Après le repas, je lui fais donc son portrait, avec Khaled, son neveu, qui supervise la chose. Athalah bouge sans arrêt, mais ce n’est pas une excuse pour expliquer mon dessin un peu raté. Je lui ai fait une trop grosse tête et ses lèvres ne lui plaisent pas du tout ! Ce sont les risques du croquis sur le vif...

Après le thé, je repars en passant par la montagne. Les rochers ont des couleurs magnifiques et j’ai réellement l’impression de marcher sur une peinture géante ! Encore des tombes avec leur fronton en «escalier» qui me fait penser aux monuments aztèques...

De retour aux tombes royales, je décide de rentrer, non par le siq comme d’habitude, mais par 2
autres canyons. Avant, je me fais inviter à boire le thé par une grand-mère qui vend des babioles sous une
tente de fortune, puis, plus loin, par des Bédouins tranquillement assis à l’ombre en compagnie d’un Australien. Nous empruntons ensemble le canyon Wad Al-Mudlim. La 1ère partie est superbe et très étroite (comme en Sierra de Guarra) avec des bas-reliefs. La balade est vraiment sympa avec quelques passages un peu «canyoning», mais à sec, bien sûr ! Nous débouchons enfin juste à l’entrée du siq.

De retour à Wadi Musa, je fait une excellente rencontre au hazard d'une rue, Florian. Il m’enmène chez une amie française qui tient un resto ici. J’y fais la connaissance de son fils et d’Ahmed, son ami et joueur de oud. Florian travaille pour un hôtel à l’entrée de Petra où il y peint une fresque du site. Je lui montre donc mes dessins. Puis Anne arrive et nous mangeons tous ensemble comme si on se connaissait depuis longtemps !

Ahmed joue vraiment très bien, il a un super toucher de cordes... Il chante aussi et Anne l’accompagne. De superbes chansons du Golfe ! C’est vrai que chez nous, à part le Maghreb et l’Egypte, on ne connaît rien musicalement de cette région et c’est bien dommage ! Les mélodies sont magnifiques et si Ahmed pouvait m’en apprendre ne serait-ce qu’une... Ahmed me félicite pour ma façon de jouer du oud, compliment difficle à accepter... Simplement, ils sont surpris de voir un blanc-bec comme moi en jouer, notamment faire l’aller-retour avec le risha (le plectre avec le quel on joue). Mais je suis loin d’avoir son toucher à lui !

Je rentre à l’hôtel très tard (1h30!). Tout le monde pieute et la porte est fermée... Je réveille le jeune kabyle qui bosse là et qui dort sur un lit dehors. Il me dit de frapper, car les patrons dorment dans l’entrée. Mais personne ne répond ! Je finis par réveiller Valentine...
Je m'endors avec les sonorités du oud d'Ahmed...

2 septembre

Réveil 1 heure plus tard aujourd’hui. Je déjeune en compagnie d’un jeune japonais très sympa qui est épaté par mes crobars.

Puis je descends pour la 1ière fois à pieds jusqu’à Petra. Ce n’est pas loin du tout, en fait, mais il vaut mieux le faire le matin que le soir après une journée de marche ! Aujourd’hui (4ème jour), je profite de mon entrée gratuite sur le site. Je décide de faire la rando Al Madras seul, même si le GDR et les gars du Visitors Center conseillent un guide... Je prends donc le sentier juste après le Temple aux Obélisques. Au bout de quelques mètres, son tracé est moins évident et je grimpe sur un rocher pour tenter d’apercevoir la suite. Avec les jumelles, j’essaie de repérer le Haut Lieu du Sacrifice, mais je n’en suis pas sûr. On verra bien... C’est une superbe rando dans les rochers blancs arrondis (entre Pamukale et la Cappadoce en Turquie) ...

Je ne croise absolument personne, à part un gamin qui dort sous un arbre et son âne pas loin. Je parviens finalement à retrouver le sentier avec beaucoup de bol ! Le paysage est grandiose et au bout de 2h30 de marche, j’atteins le Haut Lieu. Génial ! Comme quoi, même sans guide... J’ai envie de manger au sommet, mais il n’y a pas un pet d’ombre ! C’est à ce moment que je découvre une "bulle de roche" avec une étroite ouverture. Il y a tout juste la place pour moi et je m’y installe pour manger et écrire. Un trou dans la paroi descend vers le bas... La roche est multicolore et je surplombe les tombes royales. Pour un peu, je pourrais y faire la sieste. Un endroit vraiment incroyable ! Puis en redescendant, je redécouvre le Mausolée du Soldat romain à une heure différente ; c’est intéressant !

Arrivé à la Fontaine aux Lions, deux jeunes Bédouines assises à l’ombre m’invitent à boire le thé. L’une d’elle me reconnaît (j’ai bu le thé hier avec sa grand-mère près du Tombeau Palace...). Rosa parle bien l’anglais, donc nous discutons un long moment. Et puis, je ne les empêche pas de bosser, car les toursites sont plutôt rares... Pourtant, ce devrait être le début de la haute saison, mais avec les événements en Palestine, les touristes annulent leurs voyages ici. C’est une aubaine pour moi, mais une catastrophe pour eux !

Enfin, je leur montre mes carnets et, du coup, elles me demandent à leur tour de leur tirer le portrait.
Décidément, je ne suis pas doué pour croquer les homme et les femmes... Les bâtiments, c’est plus simple ! Enfin, c’est l’occasion de passer un bon moment et d’admirer le joli visage d’Atidal, superbe dans son costume bédouin. Rosa est mignonne aussi, mais surtout très coquine. J’espère que la photo sera mieux réussie que les portraits ! Un ami nous rejoint ensuite et m’écrit en leurs noms des phrases en arabe, mais j’ai l’impression que ça n’a rien à voir avec nous. Enfin, très sympa ce moment avec ces 2 Bédouines... Les filles ont été tres intriguées par l'Aspivenin et ont nous avons joué longtemps avec,. cette fois je préfere le garder plutot que d'en faire cadeau, sait-on jamais...
Plus bas, donc, perché sur une butte, à 360° autour de moi, des tombes partout... C’est vraiment impressionnant ! Avant de quitter cet endroit pour la dernière fois, je le regarde en détail pour en prendre plein la vue..

Le Siq paraît chaque jour de plus en plus en pente et de plus en plus long !

Avant de rentrer à l’hôtel, j’achête un autre flacon décoré avec le sable et la poudre de roche colorée de Petra, pour Mu. Ce sont de vrais artistes et c’est impressionnant de les voir faire !
Florian n’est pas au boulot, donc je remonte vers le Valentine en pensant à la douche qui m’attend... Après 4 jours de déambulation dans le site, mon T-shirt et mon pantalon ne ressemblent plus à grand-chose ! Tout juste arrivé à l’hôtel, Valentine me passe le téléphone. C’est Anne. Il faut que je les rejoigne immédiatement
en bas, à l’Edom Hotel. J’ai tout juste le temps de prendre mon sac, de payer Valentine et c’est parti. Tant pis pour la douche !
L’occasion unique pour moi de visiter le site by night, ce qui est formellement interdit, bien sûr ! Nous devons donc contourner par les montagnes à la seule lueur de la pleine lune qui se lève. Marcher ainsi dans ces rochers «pamukalesques» avec le oud, la guitare, la derbouka et le sac de bouffe, ça a quelque chose d’exceptionnel !
Se repérer n’est pas évident, mais on finit par arriver près de l’entrée du Siq.Le Bédouin qui tient le stand de souvenirs est plutôt content d’avoir de la visite et le oud d’Ahmed est très apprécié...
On boit donc le thé un moment avec lui. Ahmed joue sans arrêt et je commence à connaître les chansons.
Rejoints par un copain loueur de chevaux, nous voilà à présent dans le canyon. Excellent cette rando nocturne ! Quelle chance de les avoir rencontrés et quel bol que ce soit la pleine lune !! Découvrir, ou plutôt, redécouvrir le Khazneh dans l’obscurité a quelque chose de magique... C’est presque un peu dommage qu’un Bédouin soit là avec l’éclairage de sa «boutique»... Mais c’est aussi l’occasion d’un autre thé ! Ahmed m’apprend un air au oud. C’est un endroit rêvé pour une leçon ! «Oualah mechafou, oualah mechafou...»

On parvient finalement à faire éteindre la lumière de l’échoppe et le Khazneh se révèle alors, juste à la clarté de la pleine lune qui illumine à son tour, comme le soleil, la façade ciselée. Magique ! Quelle chance...
Je pars ensuite explorer l'intérieur du "Trésor" tout seul, avec la frontale...je n'ai pas trouvé le passage vers la chambre secrète du Graal...(référence à Indiana Jones).

Après avoir joué un long moment devant le monument, nous poursuivons notre chemin et nous nous installons au Théâtre. Quelques bédouins, qui ont leur stand ici le jour, sont réveillés par notre raffut. Je suis surpris de les voir dormir là, à ciel ouvert, chacun leur tour... Ils se joignent à nous pour chanter et danser ! Fiesta d’enfer dans le Théâtre à réveiller les morts qui dorment dans les tombes (?!!). C’est assez difficile à croire et j’ai du mal à réaliser...Ahmed est infatigable et les chansons se succèdent. Nous partageons avec eux nos provisions. Les Bédouins s’étonnent de me voir jouer du oud et de la derbouka ! Le retour est un peu long et j’ai les jambes en compote, mais si c’est le «prix» à payer pour avoir vécu ces quelques instants (enfin, il est quand même 2h00 du mat !), pas de problème !
Je m’isole un peu pour profiter encore plus de la rando nocturne dans le Siq, car cette fois, ce sera bien la dernière !
Nous quittons les lieux par l’entrée principale et Ahmed dit : «Mafish moushkela !» Il y a un gars au contrôle, mais «Salam» par ci, «Salam» par là, Ahmed bataille 2mn et c’est bon. Idem plus loin avec 2 policiers, voyant le oud, ils demandent à Ahmed de jouer un peu, et finalement, nous repartons. Décidément, cet instrument est un bon laisser-passer, car même tout à l’heure, les Bédouins n’auraient pas été aussi «ravis» d’être réveillés s’il n’y avait pas eu de oud !

Dommage, pas de croquis ni même de photos (mon autofocus est tombé en panne !) pour immortaliser cette soirée exceptionnelle... mais je crois que je ne suis pas pret de l'oublier de sitôt !


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