Dernier regard vers Lipari, que nous quittons par le premier ferry pour Milazzo. Nous visitons cette ville dont la citadelle est hélas fermée "pour désinfection" en attendant le bus, qui nous conduira vers l' Etna.

Nous laissons le gros des bagages à la station de téléphérique, et profitons d'un bref quartier libre pour faire un petit tour. De temps en temps, l'Etna émet de curieux ronds de fumée ; il paraît que ces ronds, créés par l'expulsion de vapeur d'un cratère conique, étaient rares il y a peu de temps encore et sont soudainement devenus fréquents. Nous rejoignons en voiture le départ d'une très courte balade qui nous amènera dans un refuge sur le flanc Ouest de l'Etna, près duquel nous bivouaquons. De temps en temps, l'Etna émet des bouffées de vapeur et de cendres. Antoine troublera la quiétude de la nuit en se lançant en slip dans une mémorable chasse au renard... 


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En compagnie de Giuseppe, géologue Italien, nous entamons une randonnée sur le flanc Ouest de l'Etna. Après la traversée d'une forêt de pins, nous rejoignons le flanc de l'Etna, qui culmine 800m plus haut, à deux kilomètres à vol d'oiseau.
Soudain, le volcan se réveille ; le panache de vapeur se transforme en nuage de cendres et de pierre, puis des jets de lave qui paraît-il atteignent 800 m apparaissent. Le panache nous cache le soleil, entraînant une baisse de tempétrature bien plus marquée que lors de la dernière éclipse...
Le vent pousse ce panache vers le Sud, ce qui nous permet d'être aux premières loges sans subir les retombées. Nous sommes comblés d'avoir pû assister à cette explosion depuis un point d'observation idéal, alors que celles ci se produisent en ce moment tous les quatre jours. Certains sont venus treize fois une semaine depuis cinq ans sur l'Etna, sans jamais avoir observé une éruption... 

Giuseppe nous fait ensuite découvrir un tunnel de lave, au fond duquel subsiste de la neige isolée par une couche de cendres. Nous rejoignons un autre de ces refuges dont est tapissé le flanc de l'Etna où nous déjeunons ; les Lyonnais nous donnent une nouvelle interprétation de la "clique du bassin".

Nous terminons la balade à pas soutenus pour les grandes jambes (au pas de course pour les autres) afin d'attraper le dernier téléphérique qui nous remontera à une altitude de 2400 m sur le flanc Sud de l'Etna. De là, nous rejoignons une ancienne station de téléphérique située à 2500 m, et qui nous servira de campement. Suite à une récente aventure qui lui aura coûté 5 tentes, Antoine nous demande de ne pas camper dehors, mais de dormir directement sous le hangar. 

Il avait le nez fin : en effet, et contrairement au pronostic des spécialistes qui prévoyaient trois jours de tranquillité, le cratère Sud Est se réveille de nouveau, et nous avons l'occasion d'assister de nuit à un nouveau paroxysme. Le panache de fumée, qui se dirige vers nous, nous empêche de voir la lave monter, paraît-il à 1km de haut et nous la voyons redescendre sous forme de fontaines sur les côtés. Hélas, mes photos ne rendent rien.
De même, nous admirons les coulées sur les flancs du cratère. Au bout d'un moment, nous recevons sur la tête une pluie de cailloux, complètement refroidis, d'environ deux centimètres de diamètre. Pour une partie d'entre nous, c'est la panique (sac à dos sur la tête, prêts à redescendre vers le téléphérique) ; rentrer dans le hangar ne rassure pas, en raison du bruit assourdissant de cette pluie de cailloux sur le toit de tôle ondulée. Un seul remède : la cave du hangar. Avec Valérie et Antoine, nous envisageons de rejoindre la Torre del Filosofo, mais Antoine y renonce finalement. En fait, nous découvrirons plus tard que les projections avaient parfois à cet endroit un diamètre de trente centimètres 

Le lendemain,visite matinale des gens de la station, inquiets sur notre sort. Nous montons ensuite en direction de la limite de sécurité, à 2700m. Nous rencontrons des névés, recouverts de cendres isolantes, qui leur permettent de tenir pratiquement toute l'année. Nous y distinguons également grâce à leur couleur plus noire que la cendre ancienne des "bombes" d'une vingtaine de centimètres, tombées pendant la nuit. 

Nous redescendons ensuite à travers les cendres le flanc Sud de l'Etna, en direction de la station de téléphérique de Sapienza, terminus de la randonnée. Quelques massifs de fleurs egayent le sol noir.
Dans l'après midi, nous rejoignons Palerme en voiture, pour une nuit à l'hôtel avant le départ matinal du lendemain. 

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