5 images, 5 mots et 5 paragraphes pour dire Bali ?

Beauté : " La beauté sauvera le monde " écrit DostoÏevski. Il est vrai qu'à Bali grande est l'impression d'être sauvé, d'avoir rejoint l'Eden biblique. Tout ici est beau : la générosité de la nature, l'harmonie des corps, les costumes des femmes, les villages bordés de guirlandes feuillues, les offrandes qui brûlent partout à nos pieds, les temples où flamboie le jaune des ombrelles sacrées, les forêts de girofliers qui ombrent nos promenades, le son du gamelan aux abords des palais, l'enfant ravi qui cache son visage sous la peau du barong, les mains expertes du marionnettiste du théâtre d'ombres qui œuvre dans le soir et la jeune femme qui nous sert un jus de mangue au cœur de sa maison…


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Fête : A Bali, la fête est partout, dit-on… Ici, une procession joyeuse qui déboule de la forêt et se dirige à grands pas vers le temple enrubanné…Là, au cœur des rizières en herbe, le cortège funèbre en route vers la crémation de l'aïeul….Ailleurs, l'immense rassemblement de la foule endimanchée qui croule sous les paniers de fleurs et de fruits… Plus loin, dans les rues de la ville, la retraite aux flambeaux des écoliers en uniforme et les chars fantastiques surmontés d'énormes dragons débonnaires…Là-bas, l'or des sarongs…Toujours, partout, ce désir de célébrer, de danser, de chanter et de magnifier, le jour, la vie, les dieux ou la mort…au son de cette musique joliment métallique, enchanteresse et bouleversante que seule l'Ile des dieux a su produire.

Luxuriance : " Bali ou le matin du monde " clament les guides. N'est-ce pas cette impression d'être à l'aube de la civilisation que nous éprouvons en ouvrant la fenêtre de notre guest house ? Paradisiaque, cette verdoyance de tous les instants, cette plongée au cœur du végétal, pour ne pas forcément nous mener au serpent maléfique, nous livre aux singes facétieux qui nous dérobent lunettes et colifichets. Frangipaniers blancs aux branches torturées, dattiers immenses aux feuilles largement déployées, bananiers aux fleurs extraordinairement rouges, bougainvillées géantes, fleurs de lotus et de nénuphars sur les grands bassins bleus, mangues, goyaves, papayes…. Végétation terrestre intense en écho de laquelle, dans le ciel clair, les grands cerfs-volants éclosent par milliers…

Rizières : La rizière est partout et jusqu 'au cœur des villes, parfois même entre deux demeures. Piquée, repiquée, dense ou clairsemée, la rizière, avec ses trois récoltes annuelles, berce Bali de sa verdure, pour devenir, à l'est, impérieuse, souveraine, inévitable, sculptant magnifiquement le paysage et la montagne, le bord des routes et le flanc des volcans, la campagne profonde et l'abord de la ville, imposant sa présence magnifique et clamant le labeur d'un peuple qui ne recule devant aucune peine. La rizière, fastueuse, et qui sera ce qu'on retiendra inévitablement de Bali, pour être complètement séduits par cette magie sans fin que, d'ailleurs, les peintres balinais, nombreux et prolixes, ne cessent de louer.

Volcans : Vulcain, le dieu forgeron, a lui-même élu domicile à Bali.
L'est et le centre du pays fulminent dans les brumes volcaniques.
Qui, à Bali, ne craint le Batour et ses fureurs incessantes ? Si, à l'est, son voisin, l'Agung, a su se taire, lui ne désarme pas et fait encore courber l'échine au voisinage qui, au temple, redouble d'offrandes, pour s'attirer la clémence du ciel et faire que ne se reproduisent plus, ou moins redoutablement, les méfaits de la lave bouillante, qui, en 1994 encore, dévora moult villages à ses pieds. Bali est terre de feu aussi et ne l'oublie pas.
L'archipel est tumulte parfois et ne ménage pas l'île superbe .



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