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Voyage Guatemala
Par E. F.

Voyage GuatemalaLa Mesilla-Panajachel
C'est au Guatémala que tu verras le plus de Mayas", m'avait-on dit lorsque je traînais dans les environs du Zocalo de San Cristobal de Las Casas au Mexique. Deux jours plus tard, tôt le matin, je pris un bus à la gare routière pour rejoindre la frontière Mexique-Guatémala. En fin de matinée, le bus nous déposa à son terminus : le Guatémala était tout proche. Après m'être renseigné auprès du chauffeur, j'appris que la frontière était en réalité à trois kilomètres de là et que pour m'y rendre, des taxis sont à ma dispositon. Des taxis ? Une bande de jeunes à l'air blasé conduisant des voitures dignes de figurer dans un film de "Mad Max" ! Cliché caricatural mais toutefois assez réaliste : le capot gris, une portière noire, l'arrière en rouge, des pneus très larges mais aussi très lisses et le tout en échappement libre... Pour dix pesos, prix tout à fait raisonnable, un de ces chauffeurs me fit traverser une sorte de "No man's land" sur une route défoncée et entourée d'arbres. Probablement hors d'usage, jamais la quatrième vitesse ne fût passée. Sur trois kilomètres environ, il roula en troisième à plus de 100 kilomètres par heure. On arriva enfin à la frontière où d'un côté comme de l'autre des gens allaient et venaient. Des routards américains, allemands, italiens (...), un peu désorientés tentaient de négocier le prix pour les taxis "Mad Max"


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Le Quetzal guatémaltéque, le Dollar américain, le pesos méxicain se changent et s'échangent à des taux exhorbitants et ce en pleine rue. En effet, les bureaux de change n'existent pas ici. Des gosses m'interpellaient en tirant sur mon sac à dos pour demander si j'avais besoin d'un renseignement en échange de quelques menues monnaies. Je me dirigeais alors vers le poste de Douane et présentais mon passeport. Je dus remplir un formulaire et après cinq minutes, je fus autorisé à passer la frontière guatémaltèque et présentais de nouveau mon passeport et eu à payer une sorte de taxe de séjour de quinze quetzals. Les douaniers sommes toutes assez sympathiques et souriants me tamponnèrent mon passeport et me saluèrent d'un signe de tête. J'étais au Guatémala !!
Cette ville frontière qui se prénomme 'La Mésilla' me sembla aux premiers abords très crasseuses, pauvres et une petite Mafia semblait y être assez active, fait relativement typique de toutes les villes frontières dans le Monde. De nouveau, un gosse de six ans ou à peine plus me demande si j'ai besoin de quelques choses. "Quel bus va à Panajachel ?" lui dis-je. Il me fit signe de l'attendre et partit rapidemment à l'intérieur d'une gargotte restaurant et sortit deux minutes plus tard accompagné d'un chauffeur de bus semble-t-il. Celui me demanda d'un air agaçé ce que je voulais. Je formulais de nouveau ma question et celui-ci me montra du doigt le bus qui se tenait derrière moi. Un de ces vieux bus scolaire américain des années 50. A la différence que d'être jaune, il était peinturluré de toutes les couleurs. Des messages d'amour et de croyance au Christ collés au pare brise, sur les pare chocs, de gros cailloux placés derrière les roues et de la musique Salsa qui sort des hauts parleurs. C'est la fête. Fête certes, mais un quelque peu déroutante, voire apeurante pour un européen qui se retrouve seul au milieu de ce vacarme, de cette agitation, de ces bus qui parviennent encore à cracher d'énormes nuages de fumées noires malgré leur très probable million de kilomètres au compteur.

Ma première vision des Mayas au Guatémala fut très décevante : une femme de vingt cinq ans peut-être, avec son enfant de trois ou quatre ans, assis sur une natte par terre, le regard vague et attendant je ne sais trop quoi, si ce n'est peut-être demain. "Une clocharde maya, mon Dieu est-ce possible ?!" me dis-je. J'appris plus tard que le bus direct pour Guatémala City (la capitale) ne partait que dans deux heures. Je partis donc en quête d'informations pour savoir si un autre bus partait plus tôt. Je n'avais en effet aucune envie de rester deux heures à attendre là, dans ce lieux assez malsain. Vingt minutes plus tard, je m'installais sur une banquette de bus et nous partions pour ailleurs, tandis que le chauffeur montait le son de son auto-radio et la Salsa joyeuse raisonnant de plus belle dans ce chaos guatémaltèque. 300 kilomètres à parcourir pour rejoindre le fameux lac Atitlan. Je ne savais pas encore à ce moment là que cela me prendrait environ 24 heures...
En effet, pressé de déguerpir de la Mésilla, cette horrible petite ville de la frontière, je suis monté dans un bus très lent et pas du tout direct. J'eu en tout est pour tout à changer quatre fois de bus et dus passer une courte nuit à l'hôtel. En effet, les bus ne roulent pas la nuit au Guatémala. Quand j'ai demandé pourquoi, un chauffeur m'a répondu, l'air presque indigné, que c'est trop dangereux. J'avais vaguement entendu parler de bus qui se font arrêtés par des guérilléros ou autres mercenaires luttant pour quelques obscures idéologies... Armés de fusils mitrailleurs, ils stoppent le bus et s'emparent de quoique que ce soit ayant une quelconque valeur marchande. Ils ne risquent pas de me voler grand chose pensais-je en cet instant. Une chose est sûre, ce n'est pas avec ma paire de rangers, mon jean en lambeaux que je risque d'attirer l'attention comme le feraient ces touristes américains fortunés qui descendent à Cancun ou Acapulco pour faire escale. Alors que le bus s'arrêtait très fréquemment pour laisser monter un homme ou une femme, indien en tenue traditionnlle ou mestizos (métis) en tenue de ville, mon "voisin de banquette" me signala que pour aller à Panajachel, je devais descendre au prochain croisement de route. Tous les voyageurs locaux que j'ai rencontré dans les différents bus étaient toujours curieux de savoir d'où je venais, où j'allais. Bien que mon espagnol était loin d'être parfait, je parvenais tout à fait à me faire comprendre. Mais j'ai pu, à de maintes reprises me rendre compte que le meilleur des langages était un sourire et beaucoup d'humilité. N'ayant pas de guide de voyage sur le Guatémala, mais seulement une carte, je dus faire totalement confiance aux dires des chauffeurs et autres passagers pour savoir quel bus prendre, pourtant, je n'eu jamais aucun problème. La population locale a toujours été très amicale et serviable envers moi.
Pendant quà ce croisement de route, j'attendais le bus, trois femmes Mayas en tenue traditionnelles vinrent elles-aussi attendre le bus. Je les regardais, émerveillé ; je suis en Amérique latine, en terre indienne, en territoire Maya! Quel éblouissement!! Je leur souris et tentais ma chance en leur demandant si celles-ci m'autorisaient à prendre une photo d'elles. Cela les flatta beaucoup, elles me sourirent puis après quelques secondes, l'aînée, probablement la mère et la grand- mère des deux autres, répondit par la négation. Quel dommage, j'avais là un superbe cliché. Il faut signaler que beaucoup d'indiens d'Amérique latine refusent d'être pris en photo car ils sont persuadés que cela a pour effet de voler leur âme... Quelle que soit la croyance, je la respecte, mais j'étais quand même sacrément déçu. Environ une demie-heure plus tard, un bus s'arrêta sur le bas côté de la route et j'épaulais mon petit sac à dos pour monter à bord, après avoir vérifié avec le chauffeur si celui-ci allait bien à Panajachel. A cette question que je posais chaque fois, toujours les chauffeurs me répondaient qu'effectivement ils allaient à Panajachel. A dire vrai, ils allaient en direction de Panajachel mais je devais chaque fois descendre du bus pour en reprendre un autre après une cinquantaine de kilomètres. Le bus était bondé, moitié de Mayas en tenues traditionnelles et moitié de mestizos et moi, le routard solitaire, complètement halluciné de voir tout ça. Dans ces paysages vallonés, voire montagneux et boisés, le bus s'arrêtait environ tous les kilomètres ou kilomètres et demi pour laisser monter ou descendre des locaux. En fin d'après midi, ou plutôt en fin de soirée, le bus s'arrêta dans une zone urbaine ou de nombreux autres bus et passagers s'étaient rassemblés. Tout le monde se leva de son fauteuil et descendit. Cela ressemblait à un arrêt de terminus. Je demandais alors où nous étions et le chauffeur me donna un nom à consonnance indienne, nom que je n'ai d'ailleurs jamais pu replacer sur ma carte routière. La nuit tombait, je ne savais pas vraiment où j'étais et il me fallait trouver un hôtel car je l'ai dit précédemment, les bus ne roulent pas la nuit.
J'accostais une bande de jeunes femmes pour savoir où se trouvait l'hôtel le plus proche. On me montra une maison légèrement en renfoncement de la route à environ deux cents mètres d'ici. Je suis harrassé par ces kilomètres parcourus dans ces conditions bien peu confortables. Je me félicitais de n'avoir à porter qu'un petit sac à dos d'à peine cinq kilos. J'avais en effet tout jeté à San Cristobal de las Casas pour ne garder que le strict minimum : trois paires de chaussettes, un caleçon, un t-shirt et une couverture mexicaine, rien de plus. Un vrai vagabond solitaire , tout comme ce livre de Kérouac que je gardais en permanence sur moi, dans la poche arrière de mon jean ; un moyen psychologique de déjouer les mauvais sorts ; un gri-gri, un porte bonheur. Mon soulagement fut grand quand enfin, je parvenais à trouver une chambre pour y passer la nuit. Pas de climatisation, vue sur la très bruyante rue mais c'était malgré tout pour moi un excellent endroit pour me reposer jusqu'au lendemain. Quelques heures de repos avant de remonter dans ces très rustiques bus. Pour une dizaine de minutes, je repris l'écriture d'une lettre en suspent destinée à mes parents, puis je regardais d'un oeil distrait la chaîne d'info CNN tout en grignotant des gâteaux tout mou sortis du fond mon sac. Vers 20h30, je sombrais dans un profond sommeil pour me réveiller vers quatre heure du matin. Les lieux étaient étonnement calmes, pas un bruit ; au dehors, plus de bruits de bus à l'agonie. Je m'assis sur le rebord de la fenêtre et fumais une cigarette, laissant mon esprit, encore endormi, divaguer à sa guise. Je rêvais de la destination finale : Panajachel et le lac Atitlan. Une immense sensation de liberté à tendance euphorisante s'empara de moi. J'étais juste heureux d'être libre, de visiter tous ces lieux si peu habituels pour un européen. Je crois que c'est çà le bonheur du voyageur, tout simplement. Je me rendormais pour quelques heures et était prêt à affronter de nouveau ces bus apocalyptiques qui me conduiraient jusqu'à Panajachel.
Après un petit déjeuner fait d'oeufs à la Ranchero, d'haricots rouges et de deux cafés noirs, je quittais cet hôtel et me dirigeais vers cet endroit où le bus m'avait déposé la veille. Je me postais alors à l'arrêt de bus et de suite me mis à questionner les autres usagers des transports pour tenter de savoir à quelle heure un bus pourrait m'emmener en direction de Panajachel. Je sympatisais de suite avec un professeur d'espagnol qui se rendait à son école.Celui-ci me fît savoir qu'un bus direct allait à Solola, petite ville indienne située à cinq kilomètres de Panajachel. "Excellent" lui dis-je. Je pensais n'avoir qu'une demie heure à attendre, mais ce professeur m'informa que le Guatémala a une heure de décalage horaire par rapport au Chiapas, au Mexique. Il n'était donc que 7h30 et non 8h30 comme je le pensais. Quelques minutes plus tard, le professeur monta dans son bus et me salua d'un sourire. J'aurais aimé pouvoir discuter plus longtemps avec lui, il aurait pu m'en faire savoir un peu plus sur son pays. Ainsi, je m'installais sur un petit muret près de l'arrêt de bus et continuait la lecture de mon vagabond solitaire. Je levais de temps en temps la tête pour apercevoir des bus archi-bondés d'usagers ou encore une vieille voiture suffocante, prête à rendre l'âme. C'est tout le pays qui semble tomber en décrépitude. Cela étonne au début, voire même choque puis, habitué, on se dit que c'est cela qui fait le charme. En réalité, à la fin de mon séjour au Guatémala, plus les choses m'apparaissaient déglinguées, plus je trouvais cela beau et sympatique...
Comme on me l'avait indiqué, un bus direct pour Solola arriva effectivement. Celui-ci s'arrêta à peine et il me fallut presque bondir pour monter à l'intérieur. Il était plein à craquer, mais deux personnes se serrèrent un peu plus encore et elles me montrèrent la place libre à leur côté. Une minuscule petite banquette, presque une banquette pour enfant sur laquelle il n'est pas recommandé de s'installer dès lors que l'on mesure plus d'1 mètre 75. Et le bus repartit de plus belle dans cette joyeuse cacophonie. Enfin, j'allais atteindre Panajachel dans quelques heures. Au fur et à mesure que l'on roulait, le bus se vidait de ses Mestizos pour laisser monter de plus en plus d'indiens Mayas, si bien que pendant la dernière heure de route, je n'étais plus entouré que de Mayas. J'étais très impressionné et me contentais de les admirer sans même oser leur adresser la parole ; Je me contentais de leur lancer le plus pur de mes sourires dès que l'un d'entre eux me regardait. La beauté des jeunes femmes Mayas est sans égal à mes yeux. Elles sont pleines de charme, de douceur et de pureté.
Solola. Le bus s'arrêta près d'une place d'église sur laquelle se tenait un marché indien. Je descendis du bus puis entamais une ballade à travers ce marché, bien plus typique encore que ceux que j'avais pu voir au Mexique. On y vendait de la viande, des légumes assez étranges, inexistants à ma connaissance en Europe. On y vendait également des étoffes de tissus très colorés : rouge vif, bleu ciel, vert,... Des femmes cuisaient des morceaux de viande sur une sorte de barbecue. Les femmes Mayas exposaient leurs objets à vendre à même le sol, juste posés sur une natte. La tenue vestimentaire est différente pour chaque village. C'est un signe d'appartenance à tel ou tel village. A Solola, la couleur dominante était le rouge vif. Chaque village possède également son propre dialecte, ainsi, environ 35 dialectes sont utilisés autour du lac Atitlan. Ces derniers ne ressemblent à aucune autre langue de ma connaissance. La langue espagnole n'est semble-t-elle utilisée que comme langue de référence entre deux villages qui ne possédent pas le même dialecte. C'était un vérirable marché indien pour indiens.
Après avoir déambulé environ deux heures autour de la place de Solola, j'entrepris, presque à regret, de reprendre un bus pour aller à Panajachel, ma destination finale, distante de seulement environ cinq kilomètres. Une demie heure plus tard, j'y étais et scrutais cet immense lac, encerclé de montagnes à végétation luxuriante. En face de moi, le sommet d'un volcan émergeait au dessus d'une couche de nuages et des indiennes s'étaient rassemblées et admiraient tout comme moi le fabuleux paysage. "C'est probablement l'un des plus bel endroit au monde" m'avait dit un baroudeur américain qui traînait toujours avec lui une mandoline. "You were God damn right, my friend !!!" (Tu avais raison mon vieux !!).

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