Une crevaison ! C’est ainsi que nous avons dit adieu au Portugal, qui semble-t-il, tentait par cet ultime moyen, de nous garder dans son giron encore quelques minutes (car, bien sûr, le pneu neuf fuyait lui aussi). Mais, même si nous nous sommes promis d’y retourner un jour, nous sommes impatients de connaître l’Andalousie, communauté vaste et diversifiée bordée par la sierra Morena au nord (que nous longeons au départ) et dont une partie des côtes fait face à l’Atlantique, tandis qu’une autre baigne dans la Méditerranée.
La première journée commence par des montées honorables (Sierra Pelada) qui nous poursuivront jusqu’à la côte d’Alméria, 9 heures de route sur les vélos et à la clef une nuit chez l’habitant, ou plutôt dans son champ partagé avec des chevaux et des moustiques.

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Chaque journée apporte son lot de surprises de toute nature et si elles sont souvent des plus agréables (rencontres, paysages sublimes, …), il est quand même des moments où nous nous sentons un peu perdus.
Je pense par exemple à cette soirée dans une chambre d’hôtel miteuse, après une journée harassante, où nous avons fêté nos 3000 km devant une conserve froide.
Ce type de souvenir devient dès le lendemain un sujet de rigolade et finalement, nous repartons toujours avec le même entrain, de plus en plus vers le sud, roulant sous 40 ° en direction de Cordoue et Grenade qui sont considérés comme les plus importants foyers de la culture musulmane en Espagne.
Les paysages de plus en plus désertiques associés à certains éléments végétaux et animaux (geckos, scorpions, petits caméléons, cactées, palmiers, etc..) renforcent l’impression d’avoir quitté l’Europe et de se retrouver en Afrique de Nord voire en Amérique du Sud (immenses agaves vers Alméria, constructions colorées aux toits plats, etc..).
Cordoue, la ville tant évoquée pour son mélange des cultures, des religions et ses réussites architecturales, nous déçoit un peu, même si le centre historique garde, notamment grâce à la Mezquita [mosquée] et aux petits patios cachés dans de nombreuses résidences un charme indéniable. C’est dans cette ville que nous faisons la connaissance de Jean, un Belge sympathique qui effectue un parcours semblable à celui de Théophile Gautier dans son Voyage en Espagne, un peu plus de 150 ans auparavant. Nous partageons plusieurs repas ensemble et c’est avec grand plaisir que nous prenons le temps de confectionner des galettes bretonnes, tandis que lui nous initie à la cuisine bruxelloise par le biais d’œufs au lard et aux herbes.
Après un repos bien mérité, des réparations sur les porte-sacoches et des adieux à Jean que nous croyons être les derniers, nous atteignons Grenade en quelques jours, traversant une partie du parc naturel de la Subbetica et découvrant en plein cœur de celui-ci un petit camping perdu au bout d’une piste, très peu peuplé (une famille hormis nous !) et plus qu’agréable : de longues soirées passées à observer les jeunes geckos grisâtres à la robe ornée de taches rousses, profitant de la tiédeur des nuits andalouses pour chasser les moustiques, avec pour fond sonore un concert de grillons et le doux jaillissement de la fontaine du camping.
La beauté de Grenade est, elle, évidente avec la superbe Alhambra mise en valeur par l’imposante Sierra Nevada qui la surplombe, ses nombreux édifices historiques et ses quartiers anciens tel celui de l’Albaicin.Après cette halte culturelle, il est temps de revenir au sport ! La Sierra Nevada nous attend et ne nous déçoit pas : nous avons choisi la route « basse » qui borde les Alpujarras à une altitude de 1200 m, ce qui n’empêche pas les étapes d’être longues et harassantes. Mais, même si au fil de la journée le soleil fait disparaître les contrastes, transformant les monts qui nous entourent en des ombres jaunâtres, les panoramas qui nous attendent chaque matin sont vertigineux.
Dans les villages d’altitude, nous sentons que la saison touristique se termine et les habitants retrouvent un peu de tranquillité après le départ des foules motivées par la beauté du site et la gastronomie unique de la région (jambons de Trévélez, boudin des Alpujarras, etc...).
C’est à Ugijar que nous faisons une fois de plus une rencontre aussi brève que surprenante : dans ce village perdu dans la Sierra, nous cherchons en vain un endroit pour dormir après un journée particulièrement éprouvante. Deux vieux français attablés devant des bières nous abordent, alors que nous hésitons à nous payer une deuxième et dernière nuit d’hôtel. Ils nous encouragent et, avant que nous ayons eu le temps de nous remettre de notre stupeur, nous glissent un billet de 2000 Ptas (env. 80 frs) et disparaissent en nous criant « A bientôt ou plutôt … à jamais ! ». Il y a des jours de souffrance et des jours de providence !
Le lendemain, la journée est aussi animée : le matin, un accident de plus se déroule devant nos yeux maintenant habitués. Heureusement, après plusieurs tonneaux, le chauffeur sort indemne et se précipite pour aller téléphoner sans prendre le temps de se remettre de ses émotions. Le soir en arrivant au petit camping d’Almeria, une voix qui ne nous est pas inconnue nous interpelle soudain : c’est Jean et son amie Nadia (qui vient d’arriver en avion), que l’on retrouve avec joie, 420 km après notre première rencontre. La soirée s’annonce particulièrement cordiale, d’autant plus que nos voisins sont eux aussi des randonneurs à vélo, des Hollandais sympas qui nous invitent à venir les voir chez eux dès que nous pourrons. Un jour de repos va nous permettre de rejoindre le Cabo de Gata, d’abord en car, puis en stop, grâce à Jean qui est un expert dans cet art : il réussit avec insistance à nous faire monter tous les quatre dans un camping-car qui contient déjà une famille de huit personnes, mais au retour, c’est encore mieux, il arrête des policiers et nous nous retrouvons alors serrés comme des sardines sur les sièges des prévenus, en train de plaisanter avec deux agents aimables de la guardia civil.
Cette journée merveilleuse nous entraîne dans un paysage désertique et nous nous réconcilions avec la mer, peu habitués à une eau chaude (25°) et claire où je passe des heures à plonger en apnée pour observer la faune aquatique : oursins, poulpes, labres colorés, petites daurade, gobies, etc..
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