Diassou, nord de Bouaké…
La brousse… Seuls dans la brousse parmi les autochtones… Vivre la brousse,
le village, les palabres, le quotidien… Avoir 20 ans à Diassou…
Le village est un « trou de verdure ». Verdure est bien peu dire, tant le vert est intense. Sous les arbres courbes, cathédrale émeraude, le ciel n’apparaît pas, caché par la cime des palmiers. Sur le chemin si vert du marigo, où, avec les femmes du village, nous allons chaque jour chercher l’eau et faire la lessive, des termitières hautes entre fleurs d’ananas et fruits du caféiers… Humidité chaude, chaleur humaine… Les chants emplissent la forêt… Le labeur quotidien est sous le signe de la joie…
Et qu’il est lourd pourtant ce labeur, incessant, exténuant ! Après le long trajet du marigo, il faut piller le mil, pétrir la banane plantain, préparer le foutou, allaiter les petits, récolter les fruits, mangues et ananas, labourer la terre, planter le manioc, s’occuper des vieillards, tisser les boubous et tant faire de gestes essentiels que, quand tombe la nuit, le village endormi n’est plus qu’immense silence sous la pluie d’été qui crépite autour des cases de pisé

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Ils ont noms Matthieu, Baptiste, Juliette ou Madeleine : les missionnaires sont passés par ici, qui, pour ne point avoir supprimé grigris et convictions, contes et légendes, ont pourtant gommé l’imaginaire local du prénom…
Ils ont noms Matthieu, Baptiste, Juliette ou Madeleine et, dans la petite école, étudient le Français dans nos vieux « Lagarde et Michard » : Le ciel par dessus les toits berce sa palme, Sous le pont Mirabeau coule la Seine, J’ai longtemps habité sous de vastes portiques ! Les colons, eux aussi, ont laissé leur trace, leur empreinte, leur culture en dépit de tout bon sens…
Mais plus fort que tout cela, bien plus fort, il y a la danse, le chant, l’indestructible allégresse, la formidable jubilation, toute une vie inconnue de cet Occident tout puissant qui chercha à faire régner sa vérité...
Et si Senghor et autres poètes du cru ne sont que trop peu encore au programme des écoles, au fond des cœurs, c’est bien le chacal et le léopard qui hantent les esprits et font frissonner d’une douce trouille petits et grands… C’est bien le sorcier qu’on entend et non le bon docteur, c’est bien l’Afrique qui vit, qui vibre et dit son être profond, son identité magnifique.
Dans la case aux palabres, les vieux s’attardent : l’Afrique médite sa sagesse. Dans la vaste forêt, machette en main, l’homme parcourt sa terre, nomme sa terre, aime sa terre… Et au sein de leurs mères, ou pendus à leur dos, les petiots seront pour sûr nourris d’Afrique, ce merveilleux continent éperdus de couleurs éclatantes, d’odeurs infinies et de saveurs multiples.
Reconquête d’une identité détournée d’elle-même, ré-apprentissage des besoins fondamentaux du sol, quête ardue de soi-même entre soleil intense et pluies drues. L’Afrique qui cherche sa propre voie n’est plus une marchandise, au delà de l’appel des Sirènes de l’économie mondialiste et menteuse.
Fasse le chacal qu’elle bouche ses oreilles et n’entende que sa propre… musique !
Diassou, nord de Bouaké, puissent fleurir enfin tes roses de porcelaine et ta verte beauté !
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