Ceux qui n'ont pas vu l'Afrique et comme moi viennent des amériques, ce continent renferme des beautés dans la simplicité et provoque une profonde réflexion au retour de ce que je qualifie de voyage dans le temps.

En fait je dois avouer que j'y ai été un peu fort pour mon premier voyage. J'ai fait la Belgique et la Hollande juste avant de débarquer en Afrique et pour un choc ce fut un choc! Pas de médicaments, pas de kit de voyageur, pas de petit livres, fallait être courageux! Gougounnes aux pieds nous avons affrontés l'inconnu.

Les occidentaux ont beaucoup de misère à imaginer ce à quoi peut ressembler l'Afrique. On m'a dit qu'on doit aller à l'ouest pour y voir les gens et à l'est pour les animaux. J'y ai vu les gens. Des gens superbes mais combien différents. J'avais une opportunité unique puisque mon copain Pierre y avait passé quelques années comme coopérant et désirait y retourner pour revoir les gens qu'il avait cotoyé.


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Débarquer de l'avion sur la piste à 45 dégrés celcius ça vous dit quelque chose? Ma montre n'y a pas survécu. On rentre dans ce qui sert d'aéroport et c'est plein de militaires qui veulent absolument mettre plein de tampons dans ton passeport. Et à la sortie il y a une meute qui crie pour je ne sais trop quoi.

Bienvenue au Burkina ("j'veux m'en aller!!!"). Le plus drôle c'est Pierre qui donne ses Francs à un militaire en espérant avoir de la monnaie locale. Lorsque le gars est parti, je lui ai dit "crois-tu vraiment qu'il va revenir avec ton argent?". Ahh les préjugés! On associe trop souvent et inconsciemment les noirs à des criminels qu'on s'y fait prendre rapidement. Les africains sont un symbole d'honnêteté et de gentillesse mais bon, en arrivant c'est épeurant puisqu'on a l'impression d'être dans le pire ghetto qu'on a jamais vu. La monnaie est revenue!

On a pris une chambre au SIL, une mission catholique et on a pris possession de notre auto. Un steak au poivre au restaurant l'Étalon c'est quelque chose à vivre. D'abord le restaurant c'est 4 tables près de la rue qui est bondée de monde. Ce soir là il y avait une invasion de sauterelles et évidemment j'en ai reçu une sur le bras alors que mon stress était au maximum.

On doit encore rire de ma réaction là-bas. D'ailleurs, des insectes il y en a partout et c'est pas long qu'on se les enlève de sur le corps en dormant tellement c'est commun. Mais au début on dirait que les murs bougent. Bien que j'ai dormi le premier soir (un exploit il parait), j'avais très mauvaise mine le jour 2 .

Après avoir rencontré les gens du CECI (photo - centre de coopération international du canada je crois) nous avons soupé chez Etiendama (à gauche sur la photo) et sa charmante famille. J'ai pu gouter au Tô, la nouriture de base du Burkinabé. Une espèce de pâte Gell-o qui ressemble à du tofu assaisonné d'une sauce au gombo. Disons qu'on avale vite. La sauce au Gombo est verte avec des mottons dedans et très gluante.

Choses intéressantes et quelques potins : On serre la main de tout le monde en entrant quelque part et on demande comment ça va? par politesse et pour prendre le temps de vivre. On est allé au cinéma, quel rêve. Un cinéma en plein air avec le film projeté sur un mur blanc. On peut fumer n'importe où dans ce monde arriéré qui finalement est plus évolué que nous sur le respect des libertés individuelles. Là-bas on s'en fout et c'est bien comme ça. J'ai fumé au resto, au cinéma, dans l'auto et sur le bol de toilette et personne ne m'a dit un mot. Les enfants allaient même acheter mes cigarettes et aucun d'eux n'en a pris un cancer ce faisant. Des fois je trouve qu'on est tellement cons ici.

Nous sommes ensuite allé à Ouaigouya, la ville où Pierre travaillait. J'y ai pris une vilaine tourista suite à la déshydratation. Il fait si chaud et si sec qu'on ne sue pas, on évapore. Très pauvre cette ville mais intéressante. les vautours se promènent autour de toi quand tu manges et les gens brûlent leurs vidanges dans les rues. Et évidemment Allah il est grand mais il a besoin de haut-parleurs à 5h du matin. Maudites mosquées!

Il ne me reste qu'à vous conter ma visite au marché lors de la dernière journée à Ouagadougou. Le marché c'est un labyrinthe de petits commerces et on s'y fait harceler sans bon sens. Du moment où j'ai compris qu'ils fixaient le prix de départ à 10 fois le prix visé (après un achat), j'ai commencé à avoir du plaisir comme un fou. Lorsque j'ai demandé à me trouver une sculpture d'hippopotame rouge, une table s'est remplie et on m'en a même amené un qui devait faire 20 kilos! "Ben quoi, c'est ça un hippopotame monsieur!". Des merveilles pour des pinottes. J'ai ramené de très belles choses et si j'y retourne j'en ramènerai encore. Ils ont de superbes sculptures de bois et de bronze.

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