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Voyage Bahamas
Par Yves

Voyage BahamasSur «Loren» , catamaran de 37 pieds, il y a Yves et Constance, les parents, et Rosanne (8 ans), Hubert (6 ans), Paulin (5 ans) et Lorraine (8 mois). Partis pour un voyage de deux ans autour de l'Atlantique, ils racontent leur navigation aux Bahamas.

Le 31 mars 1998, nous quittons Cuba pour Acklins, une île au sud de l’archipel des Bahamas. Nous prévoyons de naviguer 24 heures environ, par vent d’est. La mer est belle, le vent souffle gentiment et nous avançons tranquillement au près bon plein.
En arrivant à Acklins, nous prenons le temps de découvrir le mouillage magnifique de Jamaïca Bay, au sud de l'île: une eau turquoise et incroyablement limpide au dessus d’un fond de sable blanc, une immense baie en arc de cercle avec sa plage immaculée sous le soleil, une île assez plate et quasi-déserte. Nous allons avec les enfants à la plage jouer au sable et nous baigner dans la mer tiède. Nous profitons de ce mouillage exceptionnel et y restons deux jours, seuls. Quel plaisir : les fonds sont extrêmement clairs, l’eau turquoise vif avec le sable blanc éclatant, sont magnifiques. Nous nous baignons souvent et Yves remonte une langouste et du poisson pour le dîner. Excellentt.


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Le 3 avril, nous entamons notre remontée des Bahamas. C’est un archipel très étendu de plus de 700 îles et îlots, dont beaucoup sont inhabités. La plupart des îles sont assez plates, arides et couvertes d’une végétation sommaire :filaos aux rameaux,filiformes,épineux,buissons.Contrairement aux îles des Antilles, généralement volcaniques et très élevées, on n’aperçoit les îles des Bahamas qu’à 4 ou 5 milles avant d’arriver, ce qui donne parfois l’impression aux enfants que les navigations sont plus longues. Mais ils sont toujours aussi fiers lorsqu’ils peuvent crier: ´je vois l’île, je vois l’île !!

Entre les îles des Bahamas, sur de grandes distances, les fonds peuvent être très faibles, de l’ordre de 2 à 4 mètres de profondeur, parfois moins. Ils sont parfois même si faibles à certains endroits (1 à 2 mètres) qu’aucun bateau ne peut passer. Il faut donc posséder de nombreuses cartes détaillées et toujours bien tracer sa route, parfois sinueuse pour éviter un banc de sable, afin de rejoindre sa destination en étant sûr d’avoir assez d’eau sous le bateau. Car en cas d’échouage, personne ne viendra vous sortir de là, puisqu’on est très souvent seuls ! Mais l’avantage de ces hauts fonds est double: généralement, il n’y a pas de houle ni de grosses vagues, et surtout on a l’impression de naviguer sur une piscine, ou au bord d’une plage, tellement l’eau est claire, limpide et peu profonde, ce qui donne aux navigations une couleur sans pareille. Et pourtant, on peut être en pleine mer, sans une île à l’horizon! C'est là qu'on réalise vraiment le fameux dicton marin : la terre la plus proche est toujours sous vos pieds !

Après quelques heures de navigation durant lesquelles nous prenons un thon, nous arrivons à Landrail Point (Crooked Island), et mouillons difficilement devant une magnifique plage : le fond est une immense plaque de corail et l'ancre dérape. Finalement, Yves plonge et fait une boucle avec la chaîne d'ancre autour d'une patate de corail. Au moins Loren ne bougera pas ! En revenant à la nage vers le bateau, il se fait une frayeur, tombant nez à nez avec un énorme barracuda. Celui-ci le surveille de son oeil rond et froid, la gueule entrouverte, nageant nonchalamment entre deux eaux. On est saisi car on ne sait jamais ce que va faire un tel prédateur. Puis nous allons à terre avec les enfants et rencontrons d’aimables Bahamiens qui nous aident à faire de l’eau avec nos bidons, nous véhiculant jusqu'au village dans leur énorme 4x4 américain. Vraiment gentils, car ici, l’eau est précieuse. Crooked Island est loin de tout et peu développée touristiquement. Seuls quelques pêcheurs au gros viennent y passer quelques vacances. Mais c'est une île préservée et très sauvage.

Le lendemain, nous partons vers Long Island car une dépression est prévue et nous voulons nous mettre dans le bon abri de Clarence Harbour, très protégé par un récif de corail. Nous entrons dans cette baie aux eaux magnifiques, en suivant attentivement le sondeur des yeux et avec un guetteur à l'avant pour passer entre les haut-fonds.
En effet, il n'y a pas beaucoup de fond, mais la baie en vaut la peine : très échancrée, offrant de multitudes de nuances de bleu, servant d'écrin à un très joli petit village, elle accueille deux ou trois autres voiliers. La, très abrités du vent et de la houle, nous laissons passer la dépression (vent fort, froid, pluie), et faisons un tour au village et visitons l’église qu’on aperçoit de si loin. Elle est très petite, blanchie à la chaux avec un portail et des volets peints en bleu et deux petits clochers.
Posée sur un monticule, très mignonne, très sobre, elle veille sur le village. Nous apprenons qu’il y a 1.500 habitants à Long Island et une douzaine d’églises, dont 7 catholiques. Pourquoi? Parce que l’île est très allongée et qu’autrefois, les déplacements à pied ou à cheval étaient très lents. On construisait donc des églises un peu partout pour la population.

Au mouillage de Clarence Harbour, nous faisons la connaissance de Lawrence, un Américain d’une cinquantaine d’année qui vit sur un gros bateau à moteur, un trawler, avec sa femme Linda et sa fille de 12 ans, Kate. Depuis plus de 20 ans, ils naviguent 4 ou 5 mois par an aux Bahamas qu’ils connaissent très bien, d’abord en voilier, puis dans ce trawler qui est une vraie maison flottante. Lawrence s’intéresse à tout, est très curieux et très gentil, cherchant toujours à rendre service. Avec son annexe rigide équipée d’un hors-bord de 70 chevaux, il va souvent visiter des endroits inaccessibles en bateau et nous emmène avec lui : sur des îlots, plonger sur un tombant, chasser la langouste...

Une fois la dépression passée, nous levons l’ancre en direction du Cap Santa Maria, au nord de Long Island. C’est une navigation sans histoire, au vent des îles. En fin de journée, nous retrouvons Lawrence qui nous offre un des deux poissons qu’il a pêchés et nous déconseille de se baigner, malgré la beauté du mouillage: il y a des requins, parfois très gros qui viennent jusqu’au bord de la plage, surtout si l’on a découpé du poisson récemment et jeté à l’eau les abats, ce qu’il vient justement de faire. Prudents, on se douche sur le pont à grands coups de seau.

Le lendemain, nous reprenons la mer pour Georgetown, sur l’île de Great Exuma. En arrivant, dans les passes délicates qu’il faut négocier alors que le soleil est encore assez haut pour distinguer les bancs de sable, nous sommes émerveillés par le paysage: de petits îlots de roche et de sable saupoudrés sur une mer turquoise et lumineuse, sous un ciel bleu pur et un soleil de plomb.
Et au milieu de ce décor, Loren glisse silencieusement, poussé gentiment par le vent délicat. Tout l’équipage est sur le pont, gavant ses yeux et ses sens de ce moment unique, de ce panorama fantastique qui nous entoure.
Après avoir enfin effectué les formalités d’entrée officielles, nous filons au supermarché local où nous attend un paquet de courrier depuis quelques semaines. Nous lisons toutes ces lettres au moment du dîner et sommes heureux de ce moment partagé avec ceux qui pensent à nous. 

Nous passons plusieurs jours à Georgetown, en compagnie de Lawrence et Linda, devant une petite île à la plage accueillante où les enfants iront très souvent. Il y a beaucoup d’autres bateaux, essentiellement Américains, mais les mouillages sont nombreux et très beaux. Tous les matins, à la VHF, nous écoutons le "net". C'est une sorte de réunion radio, animée par un volontaire tournant, et durant laquelle plusieurs intervenants donnent des informations sur la météo, les excursions possibles, le courrier arrivé pour les bateaux au mouillage, et où l'on peut intervenir si l'on a une question, que l'on cherche une pièce mécanique ou qu'on a un service à proposer... C'est un système d'entraide très américain, très sympathique et très efficace. Nous l'avons expérimenté alors que Lorraine était malade : plusieurs personnes nous ont conseillé, dont un médecin. Et tous ces gens se sont sincèrement intéressés à notre problème jusqu'à ce qu'il soit résolu.

Le jour de Pâques, tout Georgetown est sur son trente et un pour aller à l’un des innombrables offices religieux de la place: Protestant, Catholique, Adventiste, T émoins de Jéhovah et autres …glise Universelle Unifiée... De chaque lieu de culte s’échappe des chants joyeux, des gospels rythmés par des battements de mains, voire une batterie, des sermons vibrants braillés par un prédicateur enflammé.

Après la messe, nous sommes invités, ainsi que d’autres yachties, à un pique-nique géant chez des Américains qui possèdent une maison au bord de l’eau. Chacun arrive en Zodiac et s’amarre au ponton, avant de gravir les quelques marches qui conduisent à la maison de bois joliment décorée. Chacun apporte un plat, une salade, un dessert, on se présente, on fait rapidement connaissance. Une dame vient nous demander ´comment s’appelle votre bateau? et voilà la conversation lancée, on parle bateau, navigation, météo. Un autre veut savoir d’où nous venons. ´de France? Ah! la France... » Les contacts sont rapides, simples et faciles. Nous sommes les seuls Français, mais nous ne sommes jamais restés à l’écart une seconde. Tout cela est très bon enfant, très sympathique. L’après-midi, une chasse aux œufs de Pâques est organisée pour les enfants dans le jardin, puis des épreuves au cours desquelles ils doivent tirer à la corde, s’envoyer un ballon, ou porter un œuf dans une cuillère tenue dans la bouche...

Exuma Cays
Le 15 avril, nous levons l’ancre pour l’une des innombrables îles des Exuma Cays, toujours en compagnie de Far Reaches, le bateau de Lawrence et Linda avec qui nous sommes maintenant devenus très amis. Ils nous ont piloté dans un endroit paradisiaque : Black Cay. Un ensemble de petits îlots inhabités nous entourent, posés sur une eau limpide aux couleurs chatoyantes. Sous le soleil, les couleurs semblent briller de l’intérieur, l’eau parait lumineuse en dedans. Nous nous sommes rendu compte depuis lors que cette beauté ne transparait pas dans les photos que nous faisons et qui paraissent ternes.

Sitôt arrivés, Lawrence vient nous chercher dans son annexe pour aller explorer les alentours. Balade sur trois îlots magnifiques aux plages de sable fin et blanc immaculé, puis autour de rochers face à l’océan. Superbe.

Le soir, nous nous rendons sur la plage d’un des îlots que Lawrence vient nettoyer une fois par an, comme d’autres anonymes le font pour d’autres îlots. Ici, on est accueilli par une pancarte sommaire accrochée à un cocotier demandant de respecter ce lieu, une table bancale et un fauteuil cassé, un hamac taillé dans un morceau de filet et quelques décorations issues des restes que la mer a rejeté sur la grêve: flotteurs de pêcheurs, bouts de cordages, bois flotté.

Le soleil se couche dans un embrasement de l’horizon. Lawrence a préparé un grand tas de branchages et de mauvaises herbes qu’il fait brûler dans un grand feu de joie, pendant que Linda enfile des Marshmallows sur des branchages et les fait griller à la flamme avant de les offrir aux enfants dans une odeur de caramel. Moments magiques, seuls au monde sur une île déserte, la nuit, avec de bons amis. 

Iles désertes
Le lendemain, après une nouvelle petite navigation, nous mouillons devant une autre petite île déserte, Childre Bay Cay, et emmenons les enfants à la plage. C’est idyllique: sur des centaines de mètres, les enfants ont pied, ils peuvent marcher dans cette piscine géante à l’eau limpide avec du sable blanc et doux au fond. Ils font des châteaux de sable, ils se baignent, jouent aux pirates, se cachent, courent, s’amusent, pendant que Lawrence et Yves ouvrent des noix de coco pour le goûter. Lorraine barbote dans l’eau tiède et adore ça. Nous réalisons que nous vivons des moments simples mais forts. Nous sommes si loin de l’agitation et du zapping permanent que nous connaissions en France. Nous sommes beaucoup plus riches de temps, de sérénité, de disponibilité qu’avant.

Le soir, grand dîner à bord avec Lawrence et Linda qui ont préparé au beurre et à l’ail les langoustes qu’ils ont chassé le matin, ainsi qu’un délicieux gâteau à la banane, ananas et noisettes.

Navigation magique
Le lendemain, une nouvelle navigation, très belle, encore une fois. Les Bahamas ont quelque chose d’exceptionnel: on navigue, mais on ne sent pas la mer; on profite du vent, mais sans vagues ni houle, sur des fonds très faibles.
A l’intérieur du bateau, c’est comme au mouillage, mais quand on met le nez dehors, on se sent glisser sur l’eau et on est saisi par la beauté du paysage dans lequel on évolue. La seule difficulté réside dans le choix de la route: il faut surveiller sans cesse les fonds, et donc la couleur de l’eau. Il faut apprendre à interpréter les différentes couleurs, du bleu profond au turquoise clair, qui signifient qu’il y a plus ou moins d’eau. A certains endroits, on ne pourrait pas passer. Il faut s’en rendre compte assez vite, infléchir sa route, éviter de grands bancs de sable. Impossible de quitter le poste de barre et Yves monte assez souvent au mât pour se faire une idée de ce qui nous attend plus loin.

Dans l
’après-midi, nous filons à 7 ou 8 nœuds sous spi, 3 mètres au-dessus du fond. On se croirait en planche à voile au bord d’une plage! Lawrence, qui navigue avec nous, prend des photos de Loren sous spi, sur cette eau si cristalline. Nous sommes ravis, c'est si difficile d'avoir de belles photos de son bateau en navigation.

En fin de journée, nous mouillons à Staniel Cay dans une splendide baie, en face d’une plage magnifique sur laquelle est échoué un bateau-pays en bois. Les enfants sont ravis d’aller le voir.

Frayeur
Puis, nous poursuivons notre route dans les Exuma Cays, toujours en compagnie de Far Reaches et trouvons un beau mouillage dans un lagon au milieu duquel une épave d’avion gît dans 1 mètre d’eau. Encore une conséquence du trafic de drogue, semble-t-il... Pendant que les enfants se baignent autour du bateau, dans moins de deux mètres d’eau, nous voyons souvent de grandes raies ´voler autour du bateau. C’est magnifique. Mais à un moment, nous entendons Hubert hurler: « des requins, des requins! » En effet, deux grosses masses sombres glissent lentement sous la mini-planche de mousse sur laquelle Hubert a pris place. Nous sommes pétrifiés et ne pouvons rien faire car Rosanne est partie ‡ la plage avec notre Zodiac. Heureusement, Lawrence arrive à toute vitesse avec son hors-bord et recueille Hubert, choqué. Ces deux monstres ont dû être attirées par les entrailles et les têtes sanguinolentes des poissons que Constance a jetées à l’eau après avoir les nettoyé. Mais dans si peu d’eau, c’est très étonnant. A l’avenir, il faudra être plus prudents... 

Puis nous voguons jusqu'à Allan’s Cay où nous décidons de nous échouer entre deux marées pour nettoyer nos coques. Puis nous allons à la plage où de nombreux iguanes vivent en liberté et viennent jusqu’aux pieds des touristes réclamer de la nourriture. Ce sont de drôles de bêtes, très laides et effrayantes, qu’on dirait échappées de Jurassic Park. Mais le mouillage d’Allan’s Cay est vraiment splendide, très paisible, bien protégé. Les enfants se baignent, Lorraine dans sa bouée-culotte est radieuse. Elle adore être dans l’eau avec ses frères et sœur.

Le 22 avril, nous filons vers Nassau, la capitale des Bahamas, où nous arrivons en milieu d’après-midi. C’est une grande ville très touristique où de nombreux paquebots de luxe font escale. D’immenses hôtels, centres commerciaux, casinos. Mais aussi de beaux jardins et espaces verts. Nous allons voir l’aquarium, très beau: on passe dans des grottes aménagées et l’on voit à droite et à gauche des bassins avec de magnifiques poissons tropicaux, des requins, et un poisson-scie qui a beaucoup impressionné les enfants. Son bec se termine par une très longue scie comme celles qu’on utilise pour tailler les haies de jardin.

Notre dernière étape est Miami. Pour y aller, il nous faut d’abord rejoindre Chub Cay, à 35 milles au nord de Nassau, puis faire 80 milles vers l’est jusqu’à Bimini, et enfin traverser le Gulf Stream jusqu’à Miami. Welcome in America! 

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