Parc national Karijini, Australie

L'immensité du continent australien est saupoudrée de joyaux, protégé par le vide alentour. 

Voilà pourquoi, si jamais vous venez vous baladez en Australie, surtout, prenez votre temps, et perdez-vous dans un de ces endroits magiques et isolés.
Il serait dommage de se précipiter sur une terre que l'eau, le vent, le temps ont façonné pendant des millions d'années, comme dans le parc national de Karijini, au cœur de la région du Pilbara. 

A quelques centaines de la côte Ouest australienne aride et brûlée par le soleil, à l'intérieur des terres, tout change peu à peu, comme c'est souvent le cas sur cette terre. Insensiblement. 
L'horizon ondule régulièrement, collines de terre rouge couvertes de spinifex, l'herbe argentée des zones arides et désertiques. 
La route est toujours droite. Pas besoin de courbes dans ce pays vide. Lorsqu'une colline est un peu trop haute, on la tranche, découvrant les strates de minerai de fer. 
On entre dans le continent, et alors que le soleil brûle pendant la journée, l'air devient plus frais dès qu'il a disparu. Le ciel est d'un bleu profond, strié de nuages en dentelle. Ici c'est le pays des mines de fer à ciel ouvert. 


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Dans les années 60, la découverte d'un gisement a provoqué la construction d'une ville - Tom Price, de la route, de la voie du chemin de fer et du port. Ce qui était une colline de 500 mètres de haut est maintenant au centre de la mine un gouffre de 700 mètres. Après le paysage vallonné, la surprise arrive dans le parc national de Karijini, quand la terre s'ouvre au détour d'une colline, et la terre rouge plonge en strates alignées jusqu'au fond de failles étroites. En marche le long des précipices on peut descendre dans ces gorges. Red Gorge, Weano Gorge, Knox Gorge, Oxer Lookout, Joffre Falls, Circular Pool, chacun de ces lieux est unique. Roche-minerai, presque noire, lisse comme du verre, rangée en minces couches rectilignes, comme une cascade silicifiée, et qui dessine un sentier inégal; boulders effondrés depuis les strates superficielles, quelques dizaines de mètres plus haut, formant un conglomérat de blocs d'ocres blancs, bruns, jaunes vifs; trous d'eau tranquille et transparente, rivières en pente douce ou petits torrents animés par les pluies récentes. 

C'est l'occasion de se perdre au fond des gorges, lorsqu'elles deviennent presque des grottes. On s'invente un chemin le long des parois de plus en plus abruptes. Les pas résonnent. On est souvent seul, dans la fraîcheur des cavernes.
On trouve un balcon surplombant une piscine naturelle, sur lequel on s'installe pour pique-niquer. On peut écouter le bruit de l'eau résonner contre les parois luisantes; se baigner dans une eau cristalline (mais plutôt froide…); et goûter le silence et la solitude. Ici et là, on ramasse un ou deux morceaux d'ocre. Un peu d'eau versé dans l'aspérité d'un rocher, on frotte l'ocre contre la pierre, et il se désagrège comme de la craie. Avec la pointe d'une feuille d'eucalyptus séchée trempée dans cette peinture, une feuille de carnet, on s'improvise artiste pour quelques minutes.
De toute façon on n'est pas pressé, on est seul, et on a perdu la notion du temps et de l'espace. Bon voyage !

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